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2004-07-29

De retour à Montréal 

Aujourd'hui vers 13h00, s'est conclu le mois d'intégration au Grand Séminaire de Québec, session animée par l'abbé Nadeau (prêtre d'une grande profondeur spirituelle et humaine). Tel que je vous l'ai mentionné dans un précédent blogue, j'ai dû interrompre la publication de mes blogues de Québec puisqu'un ordinateur a rendu l'âme et le second fut atteint d'un virus. Maintenant de retour à Montréal, je pourrai peu à peu vous informer de ce que nous avons fait lors de ce mois. Ce fut pour moi- tout comme pour mes confrères- une expérience fort intéressante et fructifiante. Vous pourrez connaître plus de détails sur la suite de la session dans les prochains blogues. Je comblerai les jours non inscrits d'ici peu. Merci de vos prières. Votre prière est toujours importante pour chacun de nous.

Oui, la prière est très importante pour moi. Tout comme la petite Thérèse, plusieurs femmes donnent leur vie à Dieu dans un esprit de prière et cela en utilisant le chemin de l'amour dans les petits gestes quotidiens. Elles le font aussi sous la spiritualité de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix. Vous comprendrez que ce qui suit fut un moment fort de ma journée. A mi-chemin entre Québec et Montréal, nous avons eu la grâce d'arrêter au Carmel de Danville. Nous y avons rencontrer une jeune amie qui souhaite devenir Carmélite. Je suis toujours épaté de son témoignage de vie. J'y ai rencontré des carmélites priantes, accueillantes et dévouées. C'était ma première expérience dans un tel lieu cloitré et je peux vous dire combien j'en suis ressorti avec un plus grand respect pour ces religieuses. Elles nous montre vraiment jusqu'où peut aller le don de soi par amour pour le Christ : un don sans limite. Avant de quitter et après avoir eu un temps de de dialogue avec cette jeune postulante au parloir du monastère, Benoit et moi avons assisté -en ce jour de la mémoire de sainte Marthe- aux vêpres de la communauté avant de nous rediriger vers Montréal. Merci à chacune de ces religieuses qui se donnent par amour au service de la prière pour chacun d'entre nous.



2004-07-27

Le Prêtre, l'Église et le Christ :
réponses aux besoins du coeur humain 

JOUR 24-c

Pour vous, le prêtre est-il nécessaire ou utile ?
Pour vous, l'Église est-elle nécessaire ou utile ?
Pour vous, Jésus est-il nécessaire ou utile ?


Ce sont trois questions qui sont bien d'actualité. L'homme et la femme de notre temps sont en quête de sens. Quel est le sens de la mort ? De la vie ? De la souffrance ? Des spasmes de vivre ? Certains iront jusqu'au suicide parce qu'ils ne trouveront plus de sens à ces questions. Le tout est de l'ordre de l'inspiration.

Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il est le seul à répondre au besoin de sens. L'Église est un rassemblement de gens qui vont au-delà des apparences, tel leur Maître. Il s'agit d'un rassemblement de témoins, de prophètes. Chaque chrétien qui est baptisé et confirmé est prophète. Le Seigneur a voulu des personnes pour activer des prophètes. Il a besoin de gens qui soulèvent les autres témoins (des leaders)pour qu'à leur tour ils traduisent que Dieu est vivant, que la Parole est vivante. Par l'Esprit-Saint, Dieu envoie des leaders pour annoncer l'Évangile et exposer la foi. Ce ministère est pour lui essentiel. Savoir que Dieu a besoin de leaders pour donner un sens à la vie de leur frères et soeurs, qu'est-ce que cela fait en moi ?

BESOIN D'AIMER ET D'ÊTRE AIMÉ

Il est normal de vouloir se sentir précieux, de vouloir être accueilli telle une personne humaine. Jésus est essentiel car il révèle le Fils bien-aimé du Père, il réconcilie l'homme avec Dieu et les autres. Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé Il nous laisse aussi son Esprit-Saint. Ce besoin vise à nous amener vers la communion. Il ne devrait pas y avoir d'exclus en Église. Les différences devraient être secondaires. Il ne devrait y avoir de gauche ou de droite. Chacun devrait être le prochain de l'autre. Par le prêtre, Dieu veut des leaders du rassemblement vers la communion. Devant les divisions,Dieu dit non. Pour servir et guider le peuple de Dieu, l'Église, Jésus et les prêtres sont alors nécessaires. Le leadership du rassemblement et de la communion, qu'est-ce que cela me dit en dedans ?

BESOIN DE SE SENTIR UTILE ET DE CRÉER

Tous les membres de l'Église ont des ressources, des charismes. La société pour sa part fait des inutiles de toute personne qui est chômeur, assisté sociale, infirme, handicapé, etc. En Église, c'est l'inverse. L'Église est pour les pauvres matériels et de coeur et les démunis. Jésus les a guéri, s'est tenu avec eux, les a relevé, les a même embauché pour le Royaume.

En Église, l'inutilité est fécondité. Ces gens nous obligent à nous dépasser. Nous sommes poussés, malgré nos faiblesses, à aller chercher nos forces dans l'Esprit-Saint. L'Église fait des changements contre-culturels. L'Église éveille la conscience sociale. Donner ses services, cela fait partie du ministère du prêtre. Il le fait à l'intérieur de la communauté ecclésiale et dans le monde. Le leadership de service pour le pauvre, la veuve et l'orphelin, qu'est-ce que cela me dit en dedans ?

BESOIN DE RENCONTRER DIEU

En chacun de nous, il y a une soif de paix intérieure, d'infini, de sacré, de liberté. Il y a une soif qui laisse place à une plénitude. Une place où seul Dieu peut devenir nécessaire. Le lieu de la prière est le coeur. C,est le lieu de rencontre avec notre Dieu trinitaire. Jésus nous donne sa vie et nous montre ainsi que l'expérience de Dieu est possible. Cette expérience se prolonge dans les sept sacrements de l'Église catholique, l'Église est nécessaire en ce sens. Mon fils bien-aimé, je t'envoie en mission nous dit Dieu par l'imposition des mains de son évêque : baptise, pardonne, fait l'eucharistie en mon nom, marie, fait l'onction aux malades, confirme dans la foi de l'Église et ordonne-toi des frères dans le sacerdoce. Tout baptisé a le pouvoir de prier et d'aider ses frères à prier. Par l'imposition des mains, le Christ demande à des leaders "Voulez-vous célébrer ces grands mystères de mon Église pour la Gloire de Dieu et la sanctification des hommes ? Lorsque j'entend cela qu'est-ce qui se passe en moi ?

Mes motivations sont là pour nous permettre de croire que le Christ, l'Église et le prêtre répondent nécessairement à ces besoins. Le Christ est le seul être nécessaire. Il est le seul qui puisse répondre à ces besoins. Cette conviction est de l'ordre de la foi et de l'humilité. Je puis le faire avec les autres, par l'impostion des mains et l'action de l'Esprit-Saint.



Le 28 juillet fut un jour de désert et d'action de grâce nous amenant à faire le suivi dans ce que serait nos prochains jours, l'avenir de notre stage et le cheminement, avec la grâce de Dieu, vers le presbytérat pour les huit participants de cette merveilleuse session d'intégration. Il s'agissait alors de faire pour nous un plan de vie qui tiendrait compte de ce que le Seigneur nous a permis de voir dans nos vies. Merci à l'abbé Nadeau, à tous les participants à cette excellente session et à vous tous fidèles lecteurs et lectrices.



Vision du prêtre 

JOUR 24-b

Lorsque je parle des prêtres qui m'inspirent, je dis un peu quel genre de prêtre je me sens appelé à devenir. Tout futur prêtre est sensible à ce que la communauté pense des prêtres. Des témoignages viennent de la communauté qui se rassemble tout comme de la communauté formatrice (le Grand Séminaire, l'équipe pastorale et la communauté de la paroisse ou de l'unité pastorale). Tout prêtre et futur prêtre doit faire grandir sa capacité de se laisser questionner par la communauté. Tout comme Dieu peut nous parler, la communauté parle. Le prêtre est-il seulement vu comme un distributeur de sacrement ? Presqu'un Dieu ? Entouré que de personnes avec qui il se sent un bon complice ? Il lui faut mettre un ordre dans ces priorités et discerner aussi les diverses attentes de la communauté.

Le contre-témoignage venant de prêtres existe, il ne faut se le cacher. Il peut venir de l'extérieur de l'Église (ex: des médias), ou de l'intérieur ( des prêtres eux-mêmes ou des fidèles). L'avenir de l'Église est dans les prêtres et les laïcs. Le mal fait peut venir du passé des hommes de l'Église, des scandales qui minent la confiance publique. Il existe actuellement des supçons qui font souffrir les prêtres et les séminaristes. Certains, malgré leur grand respect et obéissance face à l'Église et la Parole de Dieu, sont touchés par ces phénomènes dans leur identité.

Dans le presbytérium, cela fait aussi mal et questionne. Cela questionne le sens de l'appartenance des prêtres dans leur presbytérium. Lorsque j'entend des critiques face aux prêtres, qu'est-ce que je fais ? Il existe certains gens manipulateurs à ce niveau, des gens qui vont dénigrer quelqu'un sans aucune preuve de culpabilité ou une personne déjà très souffrante. Face à de telles situations, je peux me sentir viser personnellement, agressif et accusateur, agressif contre mon (ou contre les) évêques, agressif contre les grands séminaires, les jeunes prêtres.

Il y a des signes qui démontrent que l'on a mal. Tant que je ne les ai pas reconnu, je souffre. Oui, je peux vivre un amour agapè pour l'autre avec une tolérance Zéro. Je peux inviter les gens à être indulgent plutôt que de condamner. Je peux essayer de comprendre. Chaque personne n'a t-elle pas son secret ? Ne m'appelle-t-on pa à devenir indulgent, à comprendre de l'intérieur ? Il faut se l'avouer, on ne sait tout de l'autre ! Tout comme il ne sait tout de nous. L'Évêque lui aussi fait ce qu'il peut.

Un fait est important : quand un prêtre, un proche, un membre de sa famille ,un ami nous fait une confidence, nous sommes tous appelés à garder le secret absolu. Il faut se rappeler qu'un individu est présummé innocent jusqu'à preuve du contraire. Le tout doit me ramener à mes valeurs, à mes jugements sur l'autre. devant une telle situation, je peux porter le tout dans la prière. Je peux aussi inviter les autres à prier pour le prêtre ou encore la personne susceptible d'avoir commise une erreur.

Il existe aussi des domaines où la correction fraternelle serait adéquate. Pour agir de la sorte, je dois cependant être certain d'agir dans la vérité. Cette façon d'agir peut aider l'autre ou encore lui faire fermer la porte à tout dialogue ou acte de confiance. Il s'agit d'une invitation à vivre de façon évangélique. Il existe plus de moyens pour encourager un cheminement que pour l'en décourager. Si j'agis plutôt par admiration, je créerai un appartenance. Il me faut développer un regard théologal envers l'autre. Je m'engage à une solidarité avec les autres prêtres et laïcs.

Tout prêtre devrait développer également un esprit de respect et d'obéissance envers son évêque. Cela s'apprend. La mission à laquelle chacun est appelé se vit dans l'amour. La correction fraternelle, tel qu'exprimé plus haut, devient alors de l'ordre de l'amour plutôt que du jugement.

Le prêtre (pasteur) est aussi pasteur pour ces confrères. Au fil des ans, il fera des homélies pour ses confrères, leur fera vivre l'onction des malades, les accompagnera spirituellement, les écoutera dans certains appels de détresse, les aidera à développer leurs charismes, leur manifestera un amour agapè. Il est pasteur pour ses fidèles et ses confrères.

Les prêtres qui m'inspirent vont me chercher à un niveau profond; ils vont chercher les lignes où j'aimerais grandir. Ils ne sont pas nécessairement mes amis mais auront un influence positive à mon égard. Un prêtre n'est pas prêtre seul, il l'est avec ses confrères et tous ses frères et soeurs pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.



Dieu nous parle 

JOUR 24-a

Depuis le début de ce mois, nous sommes engagés dans un processus de discernement face au type de service que nous sommes appelés à offrir en Église. Le Seigneur appelle et il envoie. Il s'agit d'un discernement spirituel et non dimensionnel qui ne régirait que les pours et les contres du discernement.

Nous sommes appelés à une mission. Si l'on dit à Dieu "Fais-moi pas cela !", alors comment Dieu pourra t'il agir en nous ? Recevoir une mission suppose vivre une certaine pauvreté. Je suis appelé à m'effacer un peu pour mieux l'écouter. Pas ma mission, mais la tienne Seigneur ! Je mise alors sur ma foi au Christ et sur sa Présence dans ma vie.

Il existe quelques types de pauvreté chez tout prêtre. Cela dépend de celui qui évangélise. Les prêtres ont à s,inculturer à leurs fidèles. Ils doivent apprendre leur culture. Par leur culture, les adolescents leur diront,par exemple, qui ils sont. Cela demande déjà un type de pauvreté.

Il y a aussi le domaine de la liberté qui entre en ligne de compte. Dieu agit là où il veut. Certains refuseront malgré tout d'être évangéliser ou de devenir évangélisateur. Comment ? Avec clarté, indifférence, par un rejet subtil ou encore par un humour blessant... Il faut avoir la pauvreté de reconnaître que cet appel est un prévilège de Dieu. Oui, il y a pour tout prêtre un prévilège d'être témoin de cette rencontre entre Dieu et un autre être. Cela devrait pousser même à un émerveillement chez ces derniers. En étant instrument de Dieu, une personne s'ouvre à la vie, à l'espérance, à la foi, etc. Les prêtres deviennent alors témoins d'une rencontre entre le Créateur et sa créature. Cela est rendu possible lorsque le prêtre accepte lui-même d'entrer en contact avec le Christ qui mène au Père. Il s'agit alors pour lui d'un acte de fécondité. Je donne sens à la vie. Je conscens à son appel.

Est-ce que cela correspond avec la vision de mon Église ? Est-ce clair dans ma conscience? Est-ce que je rejoins alors la mission de l'Église ? Est-ce que j'ai vu des témoignages contraires à cela ? Comment ? Cela a t'il signifié la non pertinence du prêtre dans le milieu ecclésial ? Pourquoi est-ce que j'apprécie ou n'apprécie pas tel prêtre ? Cela me fait quoi ? Parmi les pasteurs que je connais, lesquels m'inspirent ? Je dois alors me rappeler que pour valoriser un prêtre qui m'inspire, je ne dois pas en dénigrer un autre.



2004-07-26

Un amour qui débouche sur une mission 

JOUR 23

Chacun d'entre nous avons un soucis dominant, un désir profond. Chacun d'entre nous, sommes habités par une parole fondatrice. Nous sommes des fils et des filles bien-aimés du Père, créés à l'image du Christ dans l'Esprit-Saint. Nous avons aussi reconnus être des fils sauvés (ce qui forme notre espérance en Dieu), capables de dépassements, de communion en Église.

Le sommet de la vie en Église est l'Eucharistie. En communauté, nous sommes tous appelés à nous unifier dans un amour agapè. Pour certains, l'Église et le Christ invitent à faire un don total de leur vie, à leur donner toute la place. Ils sont alors appelés à un choix de vie particulier : le célibat pour le Royaume (don de Dieu pour son Église, réponse à un appel). Je suis alors appelé à témoigner à l'autre qu'il peut, lui aussi, accroître ses capacités de confiance en le Seigneur. Je crois en l'autre parce que je crois en Dieu. Cela fait partie de la vie du prêtre. La vocation, l'appel est vécu selon la personnalité et la spécificité de chacun. Il s'agit de la diversité des charismes. Tel une pièce de mosaïque, le prêtre -avec ses fidèles- forme le visage du Christ.

Oui, l'amour qui nous est donné est là pour être redonné aux autres. Le Seigneur pousse, attire, appelle. Ma rencontre avec le Ressuscité débouche sur ma mission. elle me pousse à aller plus loin. Mon chemin de réalisation personnelle est lié à ma mission au sein de l'Église. Je dois alors discerner quelle est ma mission au sein de cette Église instituée et voulue par le Christ.

Les personnes du troisième âge font un jour ou l'autre le bilan de leur vie. Elles expriment qu'elle a été leur mission. Les parents diront que leur mission était l'éducation de leurs enfants; d'autres affirmeront qu'elle fut orientée par leur emploi.

Aujourd'hui, je suis appelé à me poser une question de cet ordre : ce mouvement en moi est fait de quoi ? Qu'est-ce qui me motive à aller vers l'autre ? Qu'attendent les gens de moi ? La mission est le prolongement de soi, quelle est ma mission ? Quel est ce mouvement qui m'anime et qui ne semble pas être que de moi ?

Je reconnais à travers mon discernement que ce mouvement ne vient pas de moi. C'est le Seigneur qui m'envoie. Je lui envoie la question et il me répond. Ce n'est pas un choix de carrière que je m'apprête à faire. Je me sens envoyé avec une mission par quelqu'un. Après l'expérience du buisson ardent, le Seigneur dit : " Va et libère mon peuple". Ce même mouvement semble envoyer Paul et les premières communautés chrétiennes... Marie fut elle-même gratifiée par le Seigneur. Cela la dépassait. Les disciples ne reconnaissent pas Jésus, Lui se laissait reconnaître et finalement ils le suivaient.

Qu'est-ce que tu veux que je fasses avec ce que tu me montres Seigneur ?

A cette question, le dernier mot n'est pas les diplômes. Je dois plutôt me requestionner. Quelle est ma mission de baptisé et de confirmé ? Est-elle dans le prolongement de la vie du Christ ? M'appelle t'il à me livrer, comme Lui, jusqu'au bout ? Sa mort est un moment important. Je devrai peut-être mourir un peu à moi-même pour vivre ma mission en communion avec la sienne !

Est-ce que je connais des personnes qui exercent des missions véritables dans l'Église ? Comment puis-je les reconnaître ? Est-ce que j'ai eu à favoriser la prise en charge d'une mission au sein de mon Église? Est-ce que j'ai le sentiment d'avoir accompli une mission lors des derniers mois ? Si oui, laquelle ? Suis-je membre d'une communauté missionnaire ? Suis-je collaborateur, organisateur ou metteur en scène de cette communauté ?

Souvent, on peut voir que notre mission appelle un certain dépassement. J'émerge de l'identité de Fils de Dieu. Le prêtre, pour sa part, a une mission qui émerge de son être. Il n'est pas un fonctionnaire de Dieu, un fonctionnaire du sacré. Il n'est pas un ministre du culte. Il est un professionnel (compétences, qualités) sans pour autant en être réellement un. Le prêtre est reconnu pour avoir une proximité avec le Seigneur, poser des gestes concrets, avoir une constance et une durée dans ses engagements. La communauté peut donc compter sur lui. Il est aussi souvent un homme joyeux, qui aime avoir un esprit familial. Il a, rappelons-le, une grande passion pour Dieu et son Église. Il est sensible à cette passion dans sa vie personnelle et aussi dans celle des autres. Le prêtre a aussi comme mission d'aider en encourageant les autres, en les orientant (discernement des charismes) et leur permettant de s'orienter en mettant leurs talents au service de leurs frères et soeurs .

Le prêtre est aussi appelé à dire parfois des choses non agréables, à confronter. Il a comme mission de montrer Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, ne l'oublions pas. Il doit amener à un esprit de créativité, à amener de nouvelles façons de faire. Il doit aussi aider au recrutement des forces vives tout en suscitant un retour chez les dissidents tout comme un vif intérêt chez les fervents. Le prêtre aide au ressourcement, il encourage, il suscite par sa personne de l'espérance ( par sa jeunesse, son célibat, par son être). Cela se produit par ce qu'il est. Cela se dégage de lui. Le prêtre a comme mission principale d'aider à la prière. Il est celui qui permet la rencontre du Père avec ses enfants par le Christ sous la mouvance de l'esprit. Le prêtre suscite l'espoir. Il a le sentiment d'être envoyé pour accomplir une mission : révéler Celui qui fait vivre. Il sait que le Seigneur lui donne plus que ce qu'il fait.

Le prêtre, par sa vie et son témoignage, répond à ces questions :
a- Qui es-tu, toi qui est envoyé ? Qu'est-ce que tu portes en dedans qui te fais vivre avec une telle espérance ?
b- Qui est Celui qui t'envoie ? L'es-tu en ton nom personnel ou au nom d'un autre ?
c- Le Christ, pour sa part, reçoit-il sa mission du Père ? Est-ce en ce sens que je rejoins la Trinité ?
d- Quelle est ta mission auprès de nous ?
e- Es-tu envoyé auprès des riches et/ou des pauvres, des jeunes et/ou des gens plus âgés ?

Le prêtre est envoyé pour tous les hommes et les femmes, tous les enfants de Dieu. Il est un don fait à l'humanité. Dieu appelle encore en 2004; il ne suffit que de discerner et de répondre.



2004-07-25

La mission : diaconat et presbytérat 

JOUR 22

Les deux premières semaines de ce mois d'intégration (donné par l'abbé Gilles Nadeau) furent vécues dans un mouvement allant de l'extériorité vers l'intériorité ; les deux dernières le furent de l'intériorité vers l'extériorité. Cette semaine, nous abordons le thème de la communion, de la mission. Une semaine plus courte, il va s'en dire, mais aussi marquée par une animation liturgique de mon équipe, moi et Benoit. La première semaine fut animée par Normand et Daniel; la seconde, par Christian et Michel; la troisième par Stéphane et Jocelyn; finalement, celle-ci par Benoit et moi-même. Ce fut des temps forts de communion autour du Christ que nous avons vécu lors de ces eucharisties quotidiennes. Les eucharisties furent présidées par l'abbé Nadeau.

Le chemin utilisé nous amène maintenant à avoir un regard neuf sur une réalité ancienne, un regard de foi. Il nous amène à nous requstionner,

"Seigneur, que veux-tu que je fasse?"


Tout futur prêtre doit se poser la question suivante : Comment se pose pour moi actuellement la question du diaconat et du presbytérat ? La piste est lancée en ce dimanche soir. Maintenant, nous devrons réfléchir sur notre mission dans l'Église du Christ.



2004-07-23

La confiance 

JOUR 20-b

Dans toute communauté de croyants, il devrait y avoir confiance en soi, en Dieu et en les autres. Partager la confiance, c'est faire acte de confiance.

a- M'est-il possible de trouver trois personnes en qui j'ai confiance ? Pourquoi ? De quelles façons est-ce que je leur traduis ma confiance ?
b- M'est-il possible de trouver des gens en qui je n'ai pas ou peu confiance ? Pourquoi ?
c- Spontanément, suis-je une personne qui fait confiance ? Est-ce que je sens plutôt le besoin de vérifier certaines choses avant d'accorder ma confiance à un autre?
d- Finalement, est-ce que j'ai confiance en moi ? Sur quoi est-ce basé ?

Il existe des situations ou nous pouvons être en confiance et d'autres en méfiance. Déterminer ce qui me permet d'être en confiance ou non, cela me fait grandir.

Certains éléments peuvent nous aider à discerner.
- Il existe divers niveaux de confiance.
- Donner à l'autre sa confiance, c'est donner à l'autre la gouverne de sa vie sans lui permettre de la prendre en main.
- Accorder sa confiance à l'autre, c'est lui permettre d'assumer certaines responsabilités tout en reconnaissant ses talents et son expérience.
- Avoir confiance en quelqu'un, c'est aussi être capable de lui faire des confidences. On doit cependant discerner davantage face à certains individus que face à d'autres. On doit discerner -entre autre- leur capacité de discrétion et de sensibilité. Vous savez, il est possible de détruire des relations interpersonnelles lorsque des gens trahissent notre confiance, lorsqu'ils ne respectent pas les confidences faites, lorsqu'ils nous dévoilent le for interne d'un autre. Lorsque je m'ouvre à l'autre ou l'autre à moi, cela doit demeurer secret. C'est une règle d'or de la confiance.
- Manifester une confiance spontanée face à un autre, cela dépend de chacun. Cette démarche est souvent liée au tempéramment individuel, aux expériences passées.
- La confiance en moi-même dépend du niveau psychologique de chacun (mes compétences peuvent créer de l'assurance). Il est aussi important d'écouter la réaction des autres à mon égard. Ces remarques constructives peuvent me faire grandir.
- Au niveau théologal, tout est basé sur le fait d'être aimé et de se sentir aimé par Dieu. Je suis appelé à garder une confiance en Dieu. Cela est lié à la profondeur de ma confiance en moi et l'autre. Je suis appelé à avoir aussi le même regard que Jésus portait sur moi "Tu as du prix à mes yeux et je t'aime". Dans la confiance, il y a la foi.

Qu'est-ce qui m'a aidé -lors des derniers mois- à grandir dans la confiance en moi et les autres ? Jésus a-t-il manifesté de la confiance envers les autres? Comment ? Existe t'il un lien entre ma foi en Jésus et ma confiance en moi-même et les autres ?

Les jours 21 et 22 furent des jours de congé. J'y ai alors rencontré des amis de Québec qui vivent une très belle expérience de communauté : vie commune, prière, animations de chants lors de célébrations eucharistiques et partages auprès des pauvres et des gens dans le besoin. Qui sait peut-être verrons-nous naître un jour une autre communauté nouvelle de la cité de Québec, une communauté née de la mouvance de l'Esprit ? A suivre.



Le célibat et ses grâces 

JOUR 20-a

La grâce est une visite de Dieu. Ce n'est pas toujours facile d'en parler mais cela est fondamental. Le célibat aussi a ses grâces. Le célibat est un don pour l'Église. Lorsque le Seigneur donne la grâce du célibat, il donne la capacité à celui qui s'ouvre à ses grâces de le vivre sainement. Toute grâce doit être développée et accueillie. Il ne faut pas que le prêtre ou le futur prêtre qui discerne s'entretienne seulement dans les difficultés et les obstacles possible qui pourraient subvenir durant son ministère. Ce dernier doit apprendre à acceuillir ce don dont le Seigneur veut lui faire part. Il ne doit pas en rester aux échecs et aux combats éventuels.

Certains mots-clés ou expériences lui viendront alors ...

a- L'Amour agapè se cultivera en lui s'il reste en contact avec le Seigneur.

b- Il prendra position pour le Royaume. Il apportera, en tant que prêtre, un sens au Royaume.

c- Il deviendra alors de plus en plus réaliste sur soi. Il reconnaîtra ses combats, sa vigilance, son réalisme sur certains contextes. Il verra qu'il est prêtre dans le monde et surtout une présence du Christ pour le monde. Il acceptera de vivre sa mission. Il acceptera de vivre sa solitude dans une société qui a quelques relans de décadence. Malgré tout, à l'image du Christ, il aimera le monde.

d- Il combattrera le scepticisme. Malgré que le fait social puisse semer le doute en lui, il ne se retirera pas du monde mais y apportera le Christ.

e- Il vivra un engagement définitif, symbole de fidélité. Il le vivra tous les jours. Les gens verront en les jeunes prêtres -tout comme en les plus âgés- un don de vie. Ce don rappelera à tout homme et femme la possibilité de se donner eux aussi avec tendresse et accueil. Le tout évoluera sous la mouvance de l'Esprit.

f- Tel que Jean-Paul II l'affirme, l'Église gère ce don précieux du célibat pour le Royaume. Le célibat du prêtre sera la preuve que l'amour de l'homme pour son Dieu peut aller jusque là ! Le prêtre, par son célibat ne fait pas que donner, il reçoit. Le prêtre soutient et appuie ainsi ses frères et soeurs dans le Christ.

g- Le ministère et le témoignage du célibat du prêtre montre la profondeur de la fécondité spirituelle.

h- La fidélité des prêtres montre à quel point nous pouvons avoir confiance en eux. On parle peu de ceux qui sont fidèles et pourtant, il y en a beaucoup. La majorité des prêtres vivent la fidélité au célibat. La fidélité des prêtres comme celles des époux fidèles ne fait vendre les journaux... Malgré des périodes difficiles, un prêtre est capable de demeurer fidèle. Il nourrit alors sa confiance en Jésus. Par sa fidélité, il témoigne lui-même de la confiance que tous peuvent avoir en Jésus.

i- Par son célibat, le prêtre verra la nécessité pour lui et pour les siens de se ressourcer à la Source même, de se donner des temps de rencontres personnels avec le Seigneur. Se ressourcer sera un élément essentiel qui lui permettra de grandir dans sa relation avec le Christ.

j- Le célibat sera finalement vécu dans un esprit de certitude, c'est-à-dire choisi librement par le prêtre ou le candidat et certifié par l'accompagnateur spirituel, l'Église et l'évêque du lieu.



2004-07-22

3e désert : le célibat pour le Royaume 

JOUR 19

Jésus s'est donné corps et âme dans le célibat. Jésus fut un célibataire dans le monde mais pour le Royaume. Il a vécu l'amour virginal de l'Époux pour l'Épouse (son Église). Ce jeudi fut un jour de contemplation et de désert sous le thème "Seigneur, m'appelles-tu sur cette route du célibat pour le Royaume ?"

L'Église choisit des hommes pour qui le célibat se vit en cohérence avec le discernement presbytéral. Le prêtre met son célibat au service du Royaume des Cieux. Le prêtre doit voir en son célibat une dimension importante de sa personne. Le célibat se vivra à travers son humanité. Il a, comme tout autre personne, besoin d'aimer et d'être aimé. Il vivra son célibat comme un choix, tout en demeurant un être sexué. Il le vit dans une culture donnée. La gratification et la valorisation de son célibat ne sont plus au même niveau. Il devra user de prudence. Il est appelé à voir en son célibat un chemin de bonheur.

Le prêtre n'est pas non plus celui qui aime moins. Il est constamment provoqué à l'amour. Il n'est pas celui qui ne se marie pas; il est celui qui vit son amour autrement. Il vit une histoire d'amour avec le Christ. Le Christ l'appelle à se donner totalement à Lui. Il lui demande : veux-tu me suivre jusque là ? Le prêtre n'est pas célibatiare parce qu'il en est obligé. Il le devient à cause de son amour pour le Christ et son Église, à cause de Lui. Si le prêtre choisi ce projet de vie, c'est d'abord parce qu'il a été choisi. Il veut et accepte que le Seigneur prenne toute la place dans son coeur. Il veut que tout son être lui appartienne. Le Seigneur s'est choisi douze apôtres pour être avec Lui. Au coeur du célibat, il y a le Christ ressuscité. Répondre au célibat pour le Royaume, c'est d'abord un mouvement de vie. C'est une relation aimante avec le Christ.

Le célibat est un acte de foi. Sans la foi, je ne le peux.

Le fait que le Christ soit l'Époux de l'Église colorera son célibat. Le célibat du prêtre est vécu de façon inséparable de son Royaume. C'est la logique du Royaume dans sa propre vie. Le Seigneur peut prendre toute la place dans sa vie. Il rappelle au monde que la fécondité n'est pas juste le fait de mettre physiquement une personne au monde. Il y a aussi une fécondité d'ordre spirituel, celle qu'accepte de vivre le prêtre dans son célibat. Il s'agit d'une option concrète pour la Résurrection. À travers le célibat, le Christ donne aux prêtres la grâce d'aimer son Église comme Lui-même l'a aimé et l'aime.

Le célibat est aussi un don de l'Esprit. Certains sont façonnés par ce don logé dans leur coeur. Le soucis dominant, le désir profond dans leur coeur, leur relation avec le Fils : cela importe. Le don de leur célibat est fait pour l'Église et non pour eux-même. L'Église a le devoir de discerner, d'apprécier et de contribuer au célibat de ses prêtres. Il est vrai que ce charisme n'est pas valorisé par beaucoup. Et pourtant, il est combien important. Socialement, on en reconnaît pas la valeur. Il aurait intérêt à être apprécié par les fidèles tout comme par les pasteurs. Notre discours, nous donne t'il le goût d'en parler ? Le prêtre, le séminariste et le peuple de Dieu entier devrait être fier de parler de cette réponse à un appel de don total de soi dans le célibat ecclésiastique.

Pour avancer dans une option de célibat pour le Royaume, il faut une certitude. Il faut une certitude de coeur et non seulement d'intelligence. Il faut que le coeur veuille aller jusqu'au bout dans ce désir de face à face avec le Christ, de se donner totalement avec Lui et pour Lui. Il doit mener à une certitude. Je dois envisager un style de vie évangélique qui me mènera à une liberté face aux biens matériels. Il faut que le prêtre soit prêt à avoir un équilibre entre le don et son repos, à envisager et à bien situer son amour agapè envers autrui. Il faut que dans toute sa personne, il voit qu'il est un fils sauvé. Ainsi, il peut répondre à la question : "Seigneur que veux-tu que je fasse ?"



2004-07-21

Les mystères de l'amour : la solitude 

JOUR 18-b

"Tu nous as créé pour toi Seigneur et notre coeur est sans repos tant qu'il ne repose en Toi." - saint Augustin

La souffrance est présente dans la société actuelle. Est-ce que je connais dans mon entourage des gens qui ont souffert ou souffrent ? Comment puis-je identifier qu'ils souffrent ? Quels sont mes réactions et sentiments face à leur souffrance ?

La souffrance, on ne la rencontre pas dans la rue. On rencontre des gens qui souffrent. On rencontre des gens seuls. Le célibataire, la personne mariée, la religieuse, l'enfant, la veuve peuvent vivre la solitude. Oui, on peut choisir de se marier ou de vivre en communauté et vivre aussi dans la solitude. La solitude n'a pas d'âge, de race, de sexe. Chacun de nous passons par des phases de solitude durant notre vie.

La solitude est vécue, il ne faut pas se le cacher, par une souffrance. Elle nous atteint un jour ou l'autre. Il existe plusieurs types de solitude :


- Solitude du malade;
- Solitude reliée à un enfant qui souffre;
- Solitude d'un handicapé physique et/ou psychologique;
- Solitude de blessures donnant de l'agressivité;
- Solitude des personnes âgées;
- Solitude des veufs et des veuves (autant les jeunes que les plus âgées);
- Solitude suite au départ des enfants;
- Solitude des enfants séparés;
- Solitude des adolescents dans les écoles;
- Solitude des bars;
- Solitude des agences de rencontre;
- Solitude des personnes incapables de se trouver un(e) époux(se);
- Solitude des prêtres;
- Solitude des religieuses dans leur communauté;
- Solitude des jeunes religieuses dans une communauté vieillisante;
- Solitude des immigrés;

La solitude de l'autre me renvoie à ma solitude personnelle. C'est pour cela que certains types de solitude me rejoindront davantage que d'autres. On a souvent un malaise face aux gens seuls. Chacun a droit aussi de ne pas voir des gens souffrants. Certains gens deviennent désagréables dans la solitude. Certaines personnes seules s'investissent en pastorale. Elles trouvent dans la communauté chrétienne ce qu'elles sont en droit de chercher. Des gens choisissent leur solitude, d'autres non. La solitude, toutefois, on ne peut l'éviter--- que nous soyons pasteurs ou croyants. 

Devant la solitude, on peut avoir diverses réactions. La personne qui offre le soutien à l'autre peut être tenté de donner des réponses faciles (par exemple, une  pastorale de la petite tape  "faites-vous en pas madame, tout va bien aller",  ou encore "prends des cours", "fais du bénévolat", "maries-toi ça presse!") plutôt que d'offrir de vrais moyens pour la vivre ou de l'aider à s'en sortir. Il lui serait plus favorable d'accompagner que de diriger. 

Il y a des solitudes vides et d'autres pleines, avec ou sans signification. Il y a des solitudes imposées ou choisies. La solitude se vit à diverses périodes de la vie. Il peut arriver que ce soit bien de ne pas fuir la solitude afin de grandir dans l'amour. En effet, la capacité de vivre seul marque en quelque sorte la capacité de vivre la communion.

D'où vient ma solitude ? Quelle est ma réaction lorsqu'elle surgit? Certains tenteront d'endormir la solitude par l'alcool, la nourriture, la sexualité, le zapping télé ou internet (si je le fais trop souvent, une lumière rouge devrait s'allumer en moi et m'amener à réfléchir...) Si elle est trop lourde, il est bien de prendre des moyens pour l'atténuer. Entrer dans ma solitude peut quelques fois me faire entrer davantage à l'intérieur de mon coeur, y être à l'écoute pour découvrir des richesses inexplorées. Je suis fais pour la communion. Il peut arriver dans la vie de tout chrétien qu'il y ait une seule chose qui puisse combler ma solitude : Dieu.

Le ministère du prêtre -par son célibat- fait qu'il porte la solitude avec tous ceux et celles qui en souffrent. Il agit avec solicitude dans la solitude. Quand quelqu'un livre une confidence à un prêtre,  ce dernier ne peut le livrer aux autres. Si c'est une confidence faite à l'intérieur du sacrement du pardon, il ne peut la trahir sous peine d'excommunication! De la même façon, lorsqu'une confidence est faite dans un climat de confiance, il ne faudrait jamais la dévoiler même si la situation est telle que je ne pourrais la supporter.  Autrement, prêtres ou laïcs doivent respecter le for interne de toute personne car c'est un domaine sacré et inviolable. 

Les personnes seules ont besoin d'oreilles attentives. Ils ont le besoin d'être écouté. Lorsqu'une personne demande un accompagnement spirituel pour discerner ces temps de solitude, l'accompagnateur marche avec elle. Cela est similaire à la solitude de la Samaritaine. Jésus l'amène à une profondeur qui fait d'elle une toute autre personne. On peut penser que la fécondité du prêtre est liée à sa capacité de porter la solitude avec le Seigneur.

Jésus aussi a aussi vécu la solitude durant sa vie  :

- Jésus, adolescent, fait une "fugue" : solitude de celui qui prend position devant des incompris ("Ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père...");

- Jésus choisit sa solitude au désert : il la choisit pleinement mais doit lutter contre le Malin. Le prêtre vit des instants de désert pour voir clair dans sa vie personnelle et pastorale ;

- Jésus – la solitude de l'incompréhension : après le discours sur le Pain de vie, plusieurs disciples choisissent de ne plus le suivre ;

- Jésus – la solitude de la prière : "Il se retirait à l'écart pour prier". Le prêtre prend aussi des distances (congés et retraites) de sa paroisse pour mieux la retrouver ;

- Jésus entre de plus en plus dans la solitude : pas seulement de l'isolement physique mais de la solitude de coeur. On lui prête des intentions qui ne sont les siennes ; il se veut en état de service et l'on dit qu'il agit sous l'influence du Malin. Il est méprisé par certains, attaqué par d'autres ;

- Solitude face à ses disciples : ils ne le comprennent plus. Quand il parle de sa passion à venir, ils lui disent de se taire ;

- Jn 16,32 Le coeur souffrant de Jésus : "vous me laisserez seul" ;

- Solitude de l'agonie : "mon âme est triste à mourir" ;

- Solitude dû à la trahison de Judas, au reniement de Pierre, à la foule qui préfère Barabbas, à Pilate qui s'en lave les mains... ;

- Solitude de Jésus en Croix : il vit l'expérience de l'abandon du Père ;

Mais aussi :

- Solicitude de la Samaritaine : il lui offre ce qu'elle cherche ;

- Solicitude pour la personne seule, le pauvre, le petit, l'orphelin et la veuve ;

Dans nos temps de solitude, nous sommes invités à "avoir les yeux fixés sur le Ressuscité marqué de la Passion". Cela nous montre que nous pouvons vivre la solitude puisque Lui, Il l'a remplie de sa Présence. Oui, notre Dieu a vécu la solitude, il s'est fait solidaire de nous. Le prêtre par son célibat, peut nous le rappeller.



Les mystères de l'amour : la tendresse 

JOUR 18-a

Qu'est-ce qui rejaillit dans mes relations amicales ou amoureuses ? La tendresse, la solitude, l'amour... Dieu nous façonne comme des êtres d'amour. Cet amour qu'il met en nous va jusqu'au plus profond de mon être. Il s'agit du trajet de l'amour trinitaire. Ce trajet s'est fait par Dieu, se fait et continuera de se faire tout au long de ma vie.

En voyant cela, nous comprenons que le chemin pour rejoindre l'autre est aussi celui de Dieu puisqu'il nous a tous formé à son image. Chaque personne (moi comme l'autre)est en quête de tendresse de Dieu. Nous avons certains manques d'amour. Nous sommes en mal de tendresse, qui que nous soyons. Le manque de tendresse est à l'époque actuelle un mal à l'âme. Nous avons donc besoin de témoins de tendresse, de témoins qui peuvent nous apporter de la libération et de la lumière. Prenons-nous le temps de nous laisser immerger dans cette tendresse de Dieu qui nous fera devenir à notre tour des témoins de son amour ?

Il nous faut éveiller ce désir de Dieu. Sinon, nous pouvons tomber dans un activisme sans raison. Voici quelques lieux pour immerger notre tendresse dans celle du Christ :
1- La Parole de Dieu : on y voit sa tendresse envers les apôtres, la samaritaine, les pécheurs, les pauvres, etc.
2- Les gens qui nous aiment et s'intéressent à nous.
3- Dans une rencontre personnelle avec le Ressuscité : Eucharistie et adoration eucharistique.
4- Ceux qui - comme Paul dans Ph et Th - jumèlent la vérité et la charité.

Lorsqu'on parle de mal de tendresse, on est prêt de la solitude.



2004-07-20

Les dynamismes de l'amour 

JOUR 17-b

L'affection est un domaine important de la personne humaine. L'amour commence avant notre naissance. L'amour est vital pour soi et l'autre. Dans l'amour, il y a toujours des possibilités de grandir. Cela est du domaine humain et peux aller jusqu'au domaine divin. Regardons d'abord certaines questions :

Puis-je nommer trois personnes qui m'aiment (famille, amis, travail ou autres)? Qu'est-ce que cela me fait d'être aimé ? Puis-je nommer aussi trois personnes que j'aime ? Comment est-ce que je leur manifeste ? Qu'est-ce que cela me donne d'aimer ? Est-ce que je peux identifier une personne dont la relation d'amour m'inquiète, me questionne ? De quelle façon puis-je faire l'harmonie dans cette situation ?

Dans notre vie de tous les jours (consciemment ou non), nous recevons beaucoup d'amour. Si cet amour est harmonisé, cela fera des chefs d'oeuvre ; sinon, cela pourra occasionner des drames humains. Il faut prendre le temps de faire la lumière sur le domaine de nos relations. Il y a quatre dynamiques des relations :

DYNAMIQUE DE L'EXTÉRIORITÉ

a- La dynamique érotique :
Il s'agit du domaine du plaisir. Ce domaine est universel, chacun de nous le porte. Nous sommes des êtres érotisables, exitables. A ce niveau, nous sommes près de l'instinct. Nous accordons une attention particulière au domaine génital. Ce type d'amour aboutit dans de l'amour passion. L'accent est mis sur la présence physique de l'autre. Son absence est difficile. Une personne qui se situe à ce niveau tend donc à devenir possessive. La jalousie peut aussi s'y manifester.

Au niveau érotique, le plaisir domine. Face à cela, il peut y avoir des mensonges dans les relations. Cependant l'érotisme est lié à un amour vrai et authentique, il devient un signe de croissance. S'il en est dépourvu, l'autre devient un objet de jouissance. A ce niveau, certains iront jusque payer pour avoir ce type de relations; d'autres en useront pour se faire de l'argent. Le tout est rattaché à l'instant présent, rien d'autre ne compte. Cette pratique rend la chasteté difficile. La pornographie peut y devenir aussi présente. L'amour interpersonnelle est variable, non fiable. Lorsqu'il y a des problèmes, l'individu passe à une autre passion. L'infidélité pourrait donc en résulter.

b- La dynamique affective
Face à certains gens, nous développons de la sympathie avant de les connaître; face à d'autres, nous en avons peu ou pas. Nous avons plutôt de l'empathie. Dans cette dynamique, m'approcher de l'autre est plaisant mais non nécessaire, non indispensable. Ce n'est pas le domaine de l'érotisme, bien que cela peut nous mener tout prêt de cette dynamique. Il est possible de passer de l'affectif à l'érotisme. Ici, la vertu de prudence est importante. Celui qui tente vivre la chasteté doit en user. Il faut alors choisir le lieu et le moment des rencontres. Il faut discerner. Cette dynamique est bonne mais elle amène à voir l'autre sur la base stricte de l'amitié.

c- La dynamique de volonté :
Au niveau de la volonté, nous faisons surtout face aux gens qui travaillent dans le domaine de la relation d'aide. A ce niveau, le cercle d'amis s'élargit. Je peux donc aimer de cet amour une personne qui me serait antipathique. Je peux comprendre sa colère, ses émotions. Cela dure le temps des rencontres de relations d'aide.

DYNAMIQUE DE L'INTÉRIORITÉ

d- La dynamique de L'Esprit-Saint
Dans mon intérieur, Dieu m'appelle à aimer tel qu'il aime. "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé" User d'un tel regard, c'est avoir de l'amour agapè pour l'autre. Le modèle de cet amour est celui présenté et vécu par le Christ. On y découvre les fruits de l'Esprit, les Béatitudes, le comportement de Jésus. Ce type d'amour m'est donné.

L'amour agapè m'est commandé de l'intérieur. Il me rend capable de miséricorde, de dépassement, de pardon. Qui vit dans cette dynamique est porté à aller chercher l'amour à l'intérieur de Lui. L'ouverture de son amour est non exclusive. L'Esprit-Saint a alors la capacité d'organiser en lui l'amour de l'extérieur tout comme celui de l'intérieur. Et vous, croyez-vous en Celui qui est en vous ? Croyez-vous en son amour ?

LES CRITERES DE L'AMOUR AGAPE
- la gratuité : je donne sans demander en retour
- la tendresse : j'en suis capable
- la souffrance des autres : Cela a plus de raisonnance en moi. Je peux rencontrer des gens qui souffrent, aller au devant d'eux.
- la compassion : mon coeur s'attendrit
- le soucis de chercher de nouveaux moyens pour montrer de l'amour : Inventif dans les petites et les grandes choses.
- le nombre de mes fréquentations s'élargit : autant pauvres que riches, heureux que malheureux.
- le relativisme des absolus
- la profondeur des gens : je les amène à aller plus loin la-dedans. Je vise la communion avec eux au point qu'ils habitent ma prière.
- l'intériorité de l'autre : être capable d'y aller avec eux, de le voir avec eux.
- l'accueil de l'amour de l'autre : Diserner l'amour véritable
- l'amour s'accroit en moi, je suis de plus en plus aimable.
- de l'affection dans mon réseau d'amitié (non-gémital ou pré-génital) : je donne de l'affection à l'autre (famille, amis, confrères ou consoeurs)

CRITÈRES QUI INDIQUENT QUE MON COEUR BLOQUE :

Je réagis avec ce que je suis. Mon coeur se bloque à l'amour véritable quand :
- il y a développement excessif du cérébral (compensation). Cela peut devenir gratifiant, non gratuit.
- il y a un fonctionnement sensible : génitalité est difficilement maîtrisée, l'intérieur crie aime-moi !
- il y a de l'hypersensibilité devant les autres : les autres doivent alors mettre deux paires de gants blancs pour me parler.
- ma relation avec la plupart des gens devient difficile : ceux qui semble écoeurer les autres poussent plutôt un cri de détresse : aime-moi !
- je vis de l'isolement (non de la solitude): je me renferme dans mon garde-robe.
- je ne m'entoure que de gens qui m'aiment (qui me sont sympathiques)

On ne se sort pas de cela en travaillant le symptôme mais plutôt en découvrant la cause de ce blocage d'amour. Au négatif, on répond par le positif. Lorsqu'on fait des efforts pour laisser l'autre libre, on fait des efforts de croissance.

Croyez-vous que l'Esprit-Saint est assez fort pour vous faire être un être capable d'amour ? Peut-être que le Seigneur vous attend avec certaines grâces. Ne faudrait-il pas lui exposer vos blessures pour qu'il les guérisse ? Au fond du coeur, il y a Dieu, il y a l'espérance !



L'Eucharistie 

JOUR 17-a

Il est vrai de dire que l'Église fait l'Eucharistie tout comme l'Eucharistie fait l'Église. Il s'agit de deux dimensions de l'Eucharistie. Dans un premier temps, l'Eucharistie est rendue possible car il y a le peuple de Dieu et le prêtre qui se rassemblent et rendent possible cette action de grâce où Jésus devient présent réellement dans son Corps et son Sang. D'autre part, l'Eucharistie rend possible l'union du Christ à tous ses membres. Le Christ nous ayant demandé de le faire, nous le faisons dans un acte de foi. Notre Dieu se rend présent à ses frères, tel qu'il l'a promis.

En Église tout comme en société, les dimensions relationnelles et fraternelles peuvent faire demeurer une personne sous la dimension de l'affectivité ou à aller sous un regard de croyant : y voir une ouverture à Dieu et à l'autre. Lors de l'Eucharistie, en mot et en témoignage l'Église est présente. L'Église vise à nous amener à la communion tel que le Christ l'a vécu et voulu. Elle nous amène à un esprit de service. Elle nous donne un lieu de célébration et de prière. En étant devant l'Eucharistie, on s'expose à notre Dieu trinitaire et d'une façon particulière au Père. On est appelé à voir l'Église sous le regard de Dieu. Pour le Christ, l'Église prend toute la place. Et pour nous, quelle place occupe-t-elle ?

Solicitude pastorale :

Le prêtre participe à l'amour sponsal du Christ pour son Église. Il est incardiné à un diocèse et à l'Église universelle. L'Église vient chercher de plus en plus toutes les forces dont il dispose. Cela se produit aussi chez certains fidèles qui contribuent largement à faire grandir la vie de l'Église locale. Sentez-vous que cette solicitude de l'Église se développe chez vous ?

L'Eucharistie :

Est-ce qu'il y a des Eucharisties qui m'ont particulièrement marquées lors des dernières semaines ou derniers mois ? "Leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent à la fraction du pain" (Emmaüs). Ai-je vécu une évolution dans mon expérience de l'Eucharistie ? Comment puis-je l'affirmer ? Est-ce que cela fut partagé par la communauté ?

L'Eucharistie, c'est une affaire d'Église. Les premiers témoins de la Résurrection, c'est aussi l'affaire de notre Église. Il y a sûrement une eucharistie qui nous a marqué davantage. Il est vrai que certains jours, on peut croire que le prêtre dit sa messe plutôt que de la vivre. Quelles en sont les raisons ? La façon dont je communie et que les autres communient peut m'avoir fait vivre une célébration plus ou moins marquante. L'Eucharistie devient souvent de plus en plus intérieure. Des gens peuvent vivre le tout intensément au point de vouloir se donner des temps plus grands de rencontre avec l'Eucharistie, par exemple par de l'adoration eucharistique. Il y a une grande différence entre faire partie de l'Eucharistie et y être participant. Où nous situons-nous ?

Voici quelques pistes pour se laisser surprendre par l'Eucharistie :

1- Il y a danger de banaliser l'Eucharistie. Le Christ y est réellement présent.
2- Se donner des temps de partage entre paroissiens, amis, membres de famille pour échanger sur cet Amour que le Seigneur nous donne à travers l'Eucharistie.
3- Il y a plusieurs facettes à découvrir dans l'eucharistie. Il me faut les voir et permettre aux gens de les vivre. Je n'ai pas le droit de m'enfermer dans une seule facette. L'eucharistie, c'est une action de grâce, un sacrifice, un rassemblement, une présence réelle du Seigneur, etc. Elle peut prendre aussi le sens de l'adoration eucharistique, un coeur à coeur avec le Christ ressuscité. Je dois m'y laisser interpeller. Personnellement, les temps d'adoration que j'ai vécus ont toujours été des temps forts de rencontre avec le Christ ; des temps de paix, des temps d'amour. Seul, à deux, à trois ou en groupe, le Seigneur nous parle personnellement dans le fond de notre coeur.
4- C'est un lieu de communion.
5- C'est un lieu d'envoi en mission.
6- Le prêtre est le responsable de l'Eucharistie. Il doit voir à ce que l'eucharistie soit vécue sous toutes ses facettes.

Enfin, l'Eucharistie nous porte à l'action. La célébration de l'Eucharistie se termine d'ailleurs par un envoi "Allez dans la Paix du Christ". Que chacune de nos communions soient vécues dans l'amour et le respect de sa Présence. Comme le Seigneur nous envoie, communier au Corps et au Sang du Christ nous implique énormément dans notre foi. Cela nous amène sur le chemin de la conversion personnelle et à mettre notre relation avec Lui sur des fondations solides. Le pouvoir de l'Eucharistie est telle que certains pays n'en permettent pas la célébration. Et nous, croyons-nous en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie lorsque nous tendons les mains pour la recevoir ? Voici d'ailleurs une hymne pour nous aider à y méditer sur le fait de tendre les mains pour recevoir le Corps du Christ tel un mendiant qui a besoin de ressources. Oui, notre coeur a besoin de toi, ô notre Dieu !



Mendiant du jour,
je te prends dans mes mains,
comme on prend dans sa main
la lampe
pour la nuit ;
et tu deviens
la Nuée qui dissout les ténèbres.

Mendiant du feu,
je te prends dans mes mains,
comme on prend dans sa main
la flamme
pour l'hiver
et tu deviens
l'Incendie qui embrase le monde.

Mendiant d'espoir,
je te prends dans mes mains,
comme on prend dans sa main
la source
pour l'été ;
et tu deviens
le Torrent d'une vie éternelle.

Mendiant de toi,
je te prends dans mes mains,
comme on prend dans sa main
la perle
d'un amour et tu deviens
le Trésor pour la joie du prodigue.

Mendiant de Dieu,
je te prends dans mes mains,
comme tu prends dans ta main
la mienne
pour ce jour ;
et je deviens
l'Envoyé aux mendiants de la terre.

(Liturgie des heures, hymne de la fête du Saint-Sacrement)

N.b. Pour plus de détails au sujet de l'Eucharistie, voir l'encyclique de Jean-Paul II Ecclesia de eucharistia. Cette encyclique est d'une grande profondeur.



2004-07-19

L'Église : une passion une vision 

JOUR 16


Après avoir fait une rencontre du Seigneur resssuscité, Marie-Madeleine est entrée dans le temps du désir, le temps de l'Église. Elle a vécu dans l'Église des témoins. Il existe plusieurs types de témoins. Chacun à leur façon, ils deviennent des signes visibles de l'Amour du Christ (nature, témoins, malades, enfants, etc.). La gouvernance de ces gens - comme de tout croyant - vient du coeur, de ce sanctuaire où Dieu habite. Il nous faut prendre connaissance de cela et en vivre. L'intériorité qui va au coeur n'y reste pas. Elle veut habiter le coeur des autres. Le service du pasteur est justement d'éveiller les désirs, de permettre à chacun de faire grandir ses charismes. Le pasteur devrait amener l'autre à ne pas garder pour soi cet amour débordant mais à la partager. Le Seigneur nous pousse à partager cet amour, à permettre à notre frère ou soeur d'en profiter. Cette Église qui partage ces dons de l'Esprit, c'est l'Église de la Pentecôte.

Mouvement d'extériorisation

À la base de nos relations avec les autres, il y a notre expérience du Père. Il nous donne son amour miséricordieux et gratuit. Cela me propulse vers l'autre. L'introspection qui ne sort pas de ma personne ne vient pas de Dieu. L'amour, c'est comme respirer. Je donne et d'un second mouvement je reçois. Par ce souffle, l'Église se bâtit.

Durant les dernières semaines, ai-je vécu une expérience d'Église ? Et au cours des dernières années ? Si je retiens une expérience marquante, puis-je me la redire ? Quelle était la réaction des gens ? Ma réaction ? Qu'est-ce que cela me dit intérieurement de ma personne ? J'essaie aussi de compléter cette phrase : " J'ai le sentiment de vivre une expérience d'Église quand..."

Les fruits de l'Esprit Saint sont dans l'Église instituée par le Christ. Cela le pasteur tout comme toute les personnes qui agissent pour l'Église doivent y travailler. Avoir un tel regard débouche une fois de plus sur l'amour. Seulement, faire référence aux dimensions psychologiques et sociologiques peut conduire à un esprit de défaitisme. Si je n'utilise que ces deux moyens, je demeurerai dans l'arbitrarité des statistiques. Ici, je développe un regard qui nourrit l'amour. Dans nos activités chrétiennes, en arrivons-nous à cela ? Va t-on jusqu'au bout ? Prenons-nous le temps de voir l'action et les fruits de l'Esprit dans nos vies ? Avoir un regard théologal (voir comme Dieu le voit), cela nourrit l'amour. Quel type de regard est-ce que je porte sur l'Église ? Quels moyens est-ce que je me donne pour avoir le regard de Dieu sur son Église ? Il faut que je tente de voir les traces de l'Esprit Saint dans la vie de l'Église et dans la mienne. Pour tout catholique, cela ne devrait-il pas devenir une préoccupation réelle ? Si on tentait vraiment de voir cela, il est possible que nos discours pessimistes face à l'Église tomberaient. Oui, l'Esprit favorise la construction de l'Église.

Les signes que nous laisse l'Esprit sont :

a- L'Interpellation évangélique (Metanoïa) : Si j'interpelle au nom de l'Évangile (par le langage ou le témoignage), l'Église se contruit. Il s'agit de la dimension prophétique. Nous sommes conscients de l'amour du Père et de son appel, alors nous sommes appelés à aider l'autre à prendre conscience de sa propre dignité de fils. Cet appel de Dieu est un appel à la conversion, à se laisser façonner par l'enseignement de Jésus-Christ. Cette interpellation évangélique peut se vivre au sein de la famille. Éducation un enfant au service et à l'amour construit déjà l'Église.

b- Le rapprochement (Koïnonia) : Le baptisé est appelé à ne vivre rien de moins que la communion avec tous ses frères et soeurs. L'Esprit rassemble. Tout geste de rapprochement fait que l'Église devient véritablement catholique. Et nous, que faisons-nous en ce sens ? Attendons-nous que les gens reviennent par eux-mêmes, les ignorons-nous ou tentons-nous de les inviter à partager cette joie et cet amour qui nous anime ? Cela peut devenir notre souffrance de voir que des gens en repoussent d'autres. Ils les privent de ce grand héritage spirituel laissé par le Christ. Cette souffrance de manque d'unité et de manque de participants peut toutefois contribuer à la croissance de l'Église lorsqu'elle est vécu dans l'Esprit. Alors, l'imagination se développe pour aller au devant des distants. Le coeur ne peut s'empêcher de trouver des chemins qui mèneront à la Source de cet amour sans limite, source tellement grande qu'elle nous amène à en offrir à tous ceux que nous rencontrons.

c- Le service mutuel (Diakona) : Il s'agit du domaine de l'entraide, du partage des biens ; de la dimension diaconale de l'Église. On y rappelle que Jésus a posé le geste très symbolique du lavement des pieds. Dans ce domaine, on a trop souvent la tendance à oublier les familles. Cela peut être facile de dire que des parents ne s'impliquent pas, mais au sein même de leur vie familiale rappelons-le, l'Église se construit. On peut encore juger des bénévoles en disant que de toute façon, ils ont le temps. Ou encore dire sous le regard de Dieu qu'ils sont pleins de générosité. Des Mères Térèsa, il y en a plein. Quel grand acte d'amour font tous ces aidants ! Leur disons-nous merci ? Et pourtant, le Christ nous le rappelle :" Chaque fois que vous le faites aux petits, c'est à moi que vous le faites ". Oui, le service construit l'Église.

d- L'action de grâce (Eukaristia): Par l'Esprit, les motifs d'action de grâce viennent au coeur de la personne. Aujourd'hui, ai-je des raisons de rendre grâce ? Le tout doit être signifiant. Chaque intervenant liturgique a son importance dans la réussite de la liturgie (organiste, lecteur, chantre, gens de procession, prêtre; ceux qui organise le chapelet, les vêpres ; ceux qui font de l'accompagnement spirituel, etc.). La célébration eucharistique est l'expression la plus parfaite de notre action de grâce en Église.

e- L'avènement du Royaume (Parousia) : L'Église existe pour qu'advienne le Royaume. Je devrais en porter le souci. Innombrable sont les gens qui y contribuent. Je dois apprendre à voir, à nommer et à m'investir dans les éléments qui font advenir ce Royaume. Cela fera construire la communion. Ainsi, pour y parvenir, je ne dois pas seulement me centrer sur mes propres charismes mais essayer de favoriser la dimension liturgique et sociale. Les deux domaines sont très importants et interreliés.

Suis-je ouvert aux charismes des autres au point de les encourager à en développer d'autres que les miens ? Nous devons intégrer tous les charismes disponibles. Ce sont des gens que nous a préparé l'Esprit. Je suis appelé à développer mes talents et aider l'autre à développer les siens. La vie paroissiale et communautaire est un défi pour cela. L'Esprit vise toujours à faire l'unité dans la diversité. Et pourtant, rien ne pourra changer si on ne se branche pas sur le Seigneur. Il est le chemin pour construire l'Église. Il nous amène, sous la mouvance de l'Esprit Saint, à chercher les voies d'unité et non de division.

Autres questions : Qu'est-ce que j'aime dans l'Église ? Qu'est qui m'y fait souffrir ? Comment est-ce que je porte cela ? Quelle place l'Église tient-elle dans ma vie ? Est-ce que cela a évolué ? Comment ? Quelle place l'Église avait-elle dans la vie de Jésus ?

Le Christ aime son Église par le coeur de son pasteur. Le prêtre devient alors un icône de l'amour du Christ pour son peuple. Il est bon de me rappeler ce qui me fait aimer, moi aussi, l'Église. Souvent, la liste des souffrances vient plus vite que celle des joies. Cependant, il est important de noter que plus je m'y implique, plus je l'aime malgré la faiblesse et le péché de certains de ses membres. Notre croix : porter l'Église dans ce qu'elle a de beau et de souffrant.

Les scandales font mal. Ils font souffrir et renvoient à nos faiblesses, à nos vulnérabilités. Nous en avons tous, qui que nous soyons. Plus j'aime l'Église, plus elle va chercher du sang dans mon coeur. N'est-ce pas similaire à la souffrance du Christ au coeur transpercé ? Quelles sont mes réactions face aux scandales dans l'Église ? Il peut y avoir danger de perdre l'Aimant. Pouvons-nous entrer dans cette souffrance avec le Christ qui a vécu la trahison de Judas, le reniement de Pierre et l'incompréhension de ses apôtres ? Il ne faut pas laisser au mal le dernier mot !

Cette souffrance et cette vie en Église, nous amène à vivre d'humilité. Devant la souffance, on peut se convertir. On peut y travailler une solicitude pastorale pour l'Église. Le prêtre, pour sa part, se trouve dans et face à l'Église. Cela, il le fait autant pour l'Église universelle, diocésaine que particulière. Il le fait dans sa mission et par le don de sa vie. Oui, le prêtre donne sa vie pour le Christ et son Église. Tel que le Christ le dit : Ma vie on ne me la prend pas, je la donne. Cette souffrance de l'Église dont on parle, il la porte dans tout son être. Aimer son Église malgré tout devient un signe fort de sa vocation. Il doit lâcher la branche et s'abandonner totalement à Dieu par amour.

Une tendance sociale et ecclésiale est actuellement de vouloir être avec le Christ et non l'Église. On ne peut agir de la sorte car le Christ est indissociable de son Église. Il en est inséparable. Comme il est souvent dit en spiritualité, on ne peut rencontrer le Christ sans qu'il nous présente son Épouse. Jésus nous prêche le Royaume dans lequel est inclue l'Église. C'est elle qui oriente notre vision et nous envoie dans une mission remplie d'espérance.

Il faut lire, méditer la Parole de Dieu, mais il nous faut aussi tenter de la mettre de plus en plus en pratique dans nos vies. Jésus se rapprochait des gens. Il allait au devant le pécheur, cherchait la brebis perdue, disait : "Prenez et mangez ceci est mon Corps", interpellait à une dynamique de service aux petits, envoyait en mission. Il nous a aussi invité à nous préparer au jugement dernier, à vivre du Royaume, à vivre les temps de prière et de célébration en communauté, à vivre en présence du Père, à vivre sa croix par amour et à changer le monde.

Depuis le Pentecôte, l'Église a une âme. Dieu porte son Église par son Esprit. Et nous, quelle place faisons-nous à l'Esprit de la Pentecôte ?

Jésus "aima tellement le monde qu'il les aima jusqu'au bout".



2004-07-18

Jour d'actions de grâce ! 

JOUR 15

Hier, ce fut un jour de congé. Je me suis donc reposé. Je n'ai pas fait de blogue spécial. Je me suis seulement promené dans la ville de Québec. Je suis également allé voir un film dans un cinéma de Ste-Foy.

Aujourd'hui, ce fut un jour de grâce pour moi. J'ai d'abord fait une rencontre imprévue, providentiellement permise par l'aide de Christian, un séminariste-stagiaire du diocèse de Sherbrooke. Christian fut mon voisin de chambre pendant mes cinq ans au Séminaire. En se levant tôt, il a rencontrer une personne qui a été et demeure importante dans mon cheminement vocationnel. Il s'agit de mon ancien directeur spirituel, de l'ancien responsable de stage des séminaristes au Séminaire de Montréal et actuellement l'évêque auxiliaire du diocèse de Sault Ste-Marie :Mgr Robert Harris. J'ai pu longuement discuter avec lui. J'ai vraiment apprécié sa présence surprise au Séminaire de Québec et son accompagnement spirituel au fil des ans.


Un autre événement marquant de ma journée fut une visite au sanctuaire de Saint-Anne de Beaupré. Beaucoup de gens y étaient présents puisqu'actuellement, c'est le temps de la neuvaine de Sainte-Anne. J'ai visité la Basilique. J'ai assisté à une célébration de l'eucharistie. Je suis allé aussi visité la première chapelle de Saint-Anne de Beaupré. J'ai pu y prier quelques instants et voir combien une église peut avoir une histoire. Il y a 300 ans bien des gens venaient y prier, y célébrer l'eucharistie. Aujourd'hui comme bien des églises du Québec, peu de gens s'y recueillent. On dirait presque, tel que le dit Stéphane Laporte, des musées. ILs vont dans les sanctuaires, mais peu dans les églises locales. Que devrions nous faire pour revitaliser notre Église ? Si vous ne l'avez consulté, je vous invite à porter une attention particulière au document de M. Pierre-Alian Giffard "Gestion de croissance de l'Église". Plusieurs éléments intéressants s'y retrouvent.



Finalement, je suis allé visité le cyclorama de Jérusalem. La toile qui y est exposée est splendide. On y voit une peinture qui nous donne en effet l'impression d'être à Jérusalem. Plein de petits détails sont illustrés sur cette immense toile 360 degrés. Du palais d'Hérode jusque la scène de la Crucifixion de notre Seigneur en passant par les foules qui défilent les rues de Jérusalem, des bergers, et diverses routes menant aux divers lieux saints. C'est hallucinant ! Cependant, j'avoue que le spectacle est dispendieux. Il en coûte $7.00 par personne pour y assister. Rien sur les affiches n'indique la durée du spectacle (avant d'entrer dans la salle). Le visionnement prend environs 25-30 minutes max. Le coût ne comprend pas les lunettes d'approche. Alors, un spectacle fort intéressant à un coût surévalué.

Une journée pleine de surprises ! En guise de prières pour rendre grâce, voici une prière à Sainte-Anne.

Je vous donnerai un coeur nouveau (Ex 36,26)

Sainte-Anne, tu as reçu la grâce d'accompagner les premiers pas de Marie et de Jésus. Tu connais bien nos routes humaines avec nos projets et nos joies, avec nos haltes et nos détours. Tu sais nous tenir la main dans les passages difficiles, quand la maladie et les échecs nous font souffrir et nous paralysent.

S'il nous arrive parfois de "perdre coeur", tourne-nous vers le Dieu fidèle. Il nous promet un coeur nouveau pour continuer notre pélerinage de vie en toute confiance. Notre chemin vers le dernier Sanctuaire deviendra une route d'espérance comme une grande procession de lumière illuminant le monde.

Bonne Sainte-Anne, fais que nous puissions tous marcher dans l'amour en nous soutenant les uns les autres. Bonne Sainte-Anne, prie pour nous.



2004-07-17

Un saint à identifier  

Stéphane (séminariste de Joliette) est à la recherche de l'identité de la statue de ce personnage. Vous pouvez d'ailleurs voir cette statue et diverses autres images sur le site de sa paroisse. Si vous reconnaissez ce personnage, faites-nous signe. Cela serait très apprécié. Merci!



2004-07-16

Un séminariste québécois retourne en Afrique 

Notre confrère Denis Carrier, de la Société des missions étrangères, retournera en Afrique mardi prochain pour terminer ces études. D'ici quelques mois, il sera ordonné diacre. Il reviendra ici pour vivre son ordination presbytérale.  Nous avons pu passer quelques heures avec lui à Québec. Bonne route Denis! Que Dieu te bénisse, te protège et te comble de ses innombrables grâces ! La communauté de ce blogue prie pour toi et les tiens.



Les dépassements dans la vie 

JOUR 13


Les disciples d'Emmaüs. La session à laquelle nous assistons a débuté sous ce thème. Après avoir vécu sa Passion et être ressuscité, Jésus rencontre deux personnes qui marchaient sur le chemin d'Emmaüs. La technique alors utilisée par Jésus est celle de l'accompagnement spirituel. Il les questionne sur leur expérience personnelle et collective de Dieu. Ils l'invitent à prendre le repas avec eux. Fractionnant le pain, ils le reconnurent. Il les laissa. Eux, après cette rencontre et cette relecture étaient prêt à agir. Leur coeur était brûlant lorsqu'ils l'ont rencontré. Ils étaient maintenant appellés au dépassement.

Nous aussi, nous sommes appelés au dépassement. Ayant vu sa présence dans notre vie et ayant fait l'expérience d'être sauvés par Lui, nous sommes appelés à voir aussi combien sa rencontre nous fait grandir dans le quotidien. Après, l'avoir rencontré nous ne sommes plus les mêmes.

L'aptitude du dépassement est reliée au salut; elle en est un fruit. Ayant vécu des morts et ayant reconnu les résurrections qui ont suivi, je peux grandir. Je peux voir sous un autre regard les épreuves actuelles et à venir. Je les vois sous le regard du fils blessé et guéri, du mort au ressuscité.

- Si je revois ma semaine, puis-je reconnaître des dépassements ? Comment les vis-je ?
- Lors de la dernière année, est-ce que j'ai vécu des dépassements ?
- Si je mettais l'accent sur l'un de ces événements, puis-je revoir plus en détails comment le tout s'est produit ? Y a-t-il des continuités, des processus répétitifs dans les divers dépassements vécus ?
- Quels éléments ont été les plus déterminants dans la réalisation de ces dépassements ? Qu'est-ce qui m'a le plus aidé ?
- Est-ce que je peux reconnaître cette expérience comme un passage de Dieu dans ma vie ? A quoi puis-je le reconnaître ?

Il existe divers types de dépassements. Leurs degrés de difficulté varient. Plusieurs amènent une résistance à un certain niveau de mort. Les disciples d'Emmaüs nous invitent à regarder cette expérience du crucifié et du ressuscité, de voir dans notre vie, dans la vie de l'Église et dans la vie de Jésus des marques d'espérance. Le père François Varillon dira dans l'un de ses livres " Chaque décision est une Pâque à condition que je choisisse de la vivre". J'ai à vivre bien des passages qui me feront grandir. Le Ressuscité ne portait-il pas ses marques de la Passion ? La vie chrétienne est un appel à la croissance. Venir au monde suppose laisser des choses. Comme je le disais dans un blogue précédent, l'enfant qui naît laisse le confort du sein maternel; le mourant doit laisser la vie humaine pour passer à la vie éternelle. Devant cela, pour l'un comme pour l'autre il y a un inconnu. Cependant, en regardant les témoins nous pouvons voir l'espérance.

Toutefois, je ne dois faire de la souffrance un absolu. La souffrance fait partie de la vie, il est vrai. Mais, ce n'est pas la fin. Si la souffrance était la fin, le mystère pascal serait fataliste. La dynamique de la croissance est dans le Ressuscité. Ce n'est pas dans la souffrance qu'on grandit automatiquement. Un grand malade souffant pourrait régresser dans sa relation avec Dieu, soi et les autres. Il pourrait même devenir incroyant suite à l'épreuve de la souffrance.

Le vivant devant moi m'attire. C'est tellement vrai que cela s'applique aussi au monde animal. Le poussin ne voudra t-il pas sortir de sa coquille parce qu'il veut vivre ? S'il ne voit pas la vie, il mourra dans sa coquille. La lumière au bout du tunnel me permet de vaincre les résistances. Ainsi, celui qui aura vu en Jésus la Lumière acceptera de marcher à sa suite. L'accent doit donc être mis sur la résurrection plutôt que la souffrance. La souffance n'aura de sens qu'avec l'espérance de la lumière. La lumière me donne un élan dans la vie. Le Seigneur m'attire, il ne me donne pas que des exigeances. Son amour m'attire.

Être disciple de Jésus, c'est marcher à sa suite. C'est le suivre. Parce que je marche avec Lui, j'accepte de porter ma croix. "Suis-moi et tu auras des forces pour me suivre" nous dit Jésus. Le goût de la Lumière -du Christ- me fait avancer. Oui, je renonce à quelque chose mais cela a un sens. Jésus avait le charisme d'attirer et il l'a encore pour des milions de personnes qui marchent avec à travers le monde. Le Christ attire parce qu'il existe une confiance en Lui. Je lui fais confiance. Des gens autour de moi lui font confiance. Certains vont même jusqu'à lui donner toute leur vie, avec les renoncements que cela comporte. Seulement, ces renoncements ont du sens car ces témoins reconnaissent suivre "le Chemin, la Vérité et la Vie". Ainsi, ils reconnaissent qu'ils grandiront et deviendront témoins de l'Amour inconditionnel qu'ils ont pour Lui et Lui pour eux. Jésus donne d'abord, il n'exige pas. Il donne son Amour ; à chacun d'y répondre selon sa vocation.

La souffrance fait partie de la vie. Il ne faut cependant pas la vivre pour ce qu'elle est en soi. Vivre sainement la souffrance demande une grande intériorité. Il faut en arriver à choisir d'être attiré par le Christ. C'est aussi cela être chrétien. Si l'on ne croit pas à la Résurrection, vaine est notre foi. Le jour où je me coupe de l'espérance, rien ne va plus.

Notre Seigneur Jésus a bu la coupe, mais il l'a bue en paix, en amour pour son Père et pour l'humanité. Quelques fois, il nous arrive de demander des choses au Seigneur qui nous feraient sortir de notre condition humaine. Il nous arrive de faire appel au Dieu de l'impossible tel Pierre qui est sur les eaux troublées et qui voit Jésus marcher sur ces eaux. Jésus l'appelle à le suivre. Pierre fait le pas, mais coule. Il regardait l'eau seulement mais ne voyait plus le Christ. Combien de fois, regardons-nous davantage les choses de ce monde que le chemin que le Christ nous montre: celui qui mène à la Vérité et la Vie ?

Faire confiance à Jésus et à ce qu'il nous propose, voilà le dépassement de notre condition humaine. Lorsque nous sommes dans un temps de soufffrance (que certains appellent un trou), on ne voit pas ce qui jaillira. Nous sommes un peu comme un grain de blé qui est mis en terre et qui trouve le passage difficile. Combien deviendra t-il grand et beau lorsque le travail sera accompli ? Petit grain deviendra grand, dirait un proverbe. Il y a beaucoup de travail pour nous aussi à faire pour devenir un enfant de Dieu, selon le modèle que nous présente Jésus. Il faut vivre les dépassements et voir combien le salut nous fait grandir. La relecture de nos passages de la mort à la vie peut grandement nous aider à vivre d'espérance. Rendons Gloire à Dieu, une fois de plus pour ses innombrables grâces !

Pour aller plus loin dans cette réflexion, je vous invite à lire la lettre apostolique de Jean-Paul II sur la souffrance : Salvifici Doloris.

Un court vidéo peut nous aider à méditer sur les actions de Dieu dans notre vie.



2004-07-15

Mort et Résurrection de Jésus 

JOUR 12-a

S'il y a un sujet qu'on ne parle peu ou pas socialement ou religieusement, c'est bien le domaine du péché. Et pourtant, beaucoup d'entre nous avons fait un jour ou l'autre l'expérience d'être un enfant blessé et pardonné. Il s'agit de l'expérience du pardon de Dieu que nous devons également utiliser envers nos frères et soeurs. Et nous, que faisons-nous lorsque Dieu vient questionner notre péché ? Comment Jésus réagit-il face aux gens qui ont commis le mal ? "Pardonne-nous, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé", nous dit la prière que Jésus nous a laissé. Nous aborderons le thème du péché dans la seconde partie de ce blogue. Auparavant, il nous faut regarder avec le coeur l'expérience qui est à la source de cette rédemption. Pour aller plus intérieurement dans ces questions, il nous faut voir la mort et la résurrection du Christ.

- Qu'est-ce que le Crucifié invoque en moi ?
- Et le Ressuscité, qu'invoque t-til ?
- Lequel habite le plus souvent en ma demeure, me vient le plus souvent à l'esprit ?
- Est-ce que mon regard face au Crucifié et au Ressuscité a évolué au fil des derniers mois ?

Pour ma part, la mort ne peut être dissociée de la résurrection tout comme ne le pourrait l'être la Pentecôte de la Mort et la Résurrection. Selon moi, la Mort représente le don total d'amour du Fils, la Résurrection le don total d'amour du Père et la Pentecôte, le don total d'Amour du Père et du Fils donnant un débordement d'amour du Saint-Esprit. Ainsi, naîtra l'Église. Il ne faut pas oublier que dans la souffrance vient souvent la vie. Le bébé ne souffre-t-il pas de quitter le confort du sein maternel qu'il habite depuis le jour de sa conception? Le mourant ne souffre-t-il pas de quitter la vie terrestre qu'il a chérit depuis le jour de sa naissance ? N'est-ce pas les passages qui font une certaine douleur dans l'expérience décrite, deux passages vers un inconnu. Le premier passage nous mène à la vie sociale; le second, à la vie céleste.

Regarder le Crucifié, c'est aussi voir ce passage dans la vie de Jésus. Cela peut se faire à trois niveaux :
a- Une mort qui se résume en une humiliation de Jésus sur la Croix; b- Une mort qui se vit par solidarité pour les pécheurs, les deux larons, les persécutés de ce monde; c- Une mort que le Christ a vécu dans le don volontaire et aimant de sa vie pour ses frères et ses soeurs. "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout"

La Passion du Christ est le sommet de son amour. Elle révèle le message de Dieu. Alors, toutes les Écritures furent accomplies. Mais, "qui est donc ce Dieu pour nous aimer ainsi ?" Notre Dieu, malgré sa puissance, s'est fait l'un des plus petits. Il a pris totalement la condition humaine jusque la mort et la mort sur une Croix. Jésus devient un modèle pour les gens qui vivent dans la maladie, le rejet, l'injustice. Non pas que la souffrance soit nécessaire, nias Jésus ne l'a pas ignoré, il l'a vécu. "Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal puisque lui-même la traversé".



Regarder le Ressuscité, c'est voir le passage de la mort à la vie. Cela peut également se faire à trois niveaux :

a- Avoir le regard du témoin (radieux, restauré, plein de joie et de paix). Jésus doit se faire connaître.    b- Reconnaître l'action du Père pour le Fils. Il intervient. S'il n'y a pas de résurection, cette mort atroce de Jésus est l'histoire la plus horrible de l'humanité.    c- Me laisser entrevoir où j'aboutis. C'est la synthèse de l'action de Dieu.  Ce Jésus que l'homme a crucifié, Dieu l'a relevé.

Les deux dimensions (mort et résurrection) sont donc indissociables bien que nous puissions certains jours voir Jésus plus présent à nous dans l'une ou l'autre dimension . Le Ressuscité porte les marques de sa Passion. Nous ne pouvons le nier. Ce regard nous questionne sur notre salut. Jésus s'est donné totalement pour sauver l'homme. Le salut, c'est le coeur de la foi chrétienne, de notre foi catholique.  Christ nous a sauvé, à nous d'en profiter !



Le pardon de Dieu, notre salut  

JOUR 12-b



Ce qui suit est ce qui est le plus intérieur et le plus secret en chaque personne. L'Église demande à ses prêtres de garder le parfait silence au sujet de tout secret de confession. Ce que je présente ici se situe une fois de plus dans le cadre de la session d'intégration que tous séminaristes-stagiaires doit suivre après un an en paroisse. La session est animée, je vous le rappelle, par le père Gilles Nadeau, un excellent animateur de retraite et de temps pour faire un retour sur la vie en Jésus-Christ. Je vous propose cette démarche que nous avons vécue.

Quelques questions fort personnelles avant de débuter la réflexion d'une façon plus précise.
a- Spontanément, puis-je dire que je suis un pécheur ?
b- Quel est mon péché profond ? Celui qui est à la racine de tous mes autres ?
c- Quelles sont mes réactions devant mon péché lorsque j'en prend conscience ?
d- Si je me sens regarder sous le regard du Christ, comment est-ce que je me sens ?
e- Y a-t-il, selon moi, quelque chose que le seigneur veut convertir ou guérir en moi ? Suis-je d'accord ?
f- Quelle est mon expérience du pardon durant les derniers mois ?

Chaque personne a son histoire sainte. Il faut donc se questionner sous le regard aimant de Jésus et du Père. Où en suis-je dans mon besoin de salut, d'être sauver ? Dieu intervient différemment selon chacun. Certains vivront une conversion (une rencontre intense à l'exemple de saint Paul); d'autres la vivront jour après jour. Le christianisme est une religion du salut. Or, socialement beaucoup de gens vivent comme s'ils n'avaient plus besoin d'être sauvés. Beaucoup croit que le péché est dépassé, il n'existe plus.

Le péché existe. L'Évangile nous en parle abondamment. Refuser le péché, c'est refuser la dignité de la personne. Cette dignité qui comprend  la liberté de dire non à Dieu. Cette liberté nous l'avons jusqu'à notre dernier souffle. C'est pourquoi nous disons, lors des funérailles, que nous espérons que le défunt soit auprès du Père. Librement, il pourait avoir refusé. La liberté de l'homme face à l'Amour de Dieu va jusque là. Certains facteurs extérieurs peuvent influencer notre liberté mais l'acte est néanmoins un acte de notre volonté, un choix personnel. On ne peut aller contre sa conscience éclairée. Il est possible qu'une personne repousse Dieu ou pousse à plus tard la relation qu'elle a entretenue avec Lui.

Quand on développe l'amour, on développe aussi un sentiment de recul contre ce qui l'empêche. Quand on développe des liens avec la vie, on développe aussi un sentiment défavorable contre toute forme de mort, de torture. On doit donc aller à la racine de ce qui cause le mal pour y rémédier. En agissant de la sorte, nous pourrons devenir de plus en plus des témoins d'amour, d'espérance et de joie pour notre monde.

Le mal engendre le mal. Certains jours, il est donc possible que je prenne des chemins que je ne voudrais emprunter. Je dois alors voir la racine et les conséquences du mal. Y parvenir, c'est trouver un chemin de guérison. Pour y arriver, le sacrement du pardon  (institué par le Christ)est offert par l'Église.  Si je ne me reconnais pas pécheur, le Seigneur peut difficilement agir. Il faut reconnaître sa faute, en avoir le regret et l'intention d'y rémédier. La lecture du premier épître de Jean peut nous aider à réfléchir sur le sujet.
 
"Si quelqu'un vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, Jésus Christ qui est juste " (1Jn 2, 1). 
 
Jésus est inexorable envers le péché (le mal), mais bon envers le pécheur. Il l'accueille, lui recommande de ne plus recommencer. Il est implacable envers le péché puisque c'est le contraire de l'amour. Les tentations de l'avoir, du pouvoir et du savoir que le propose Satan  en sont les pires formes.  Jésus devra y faire face au désert lorsqu'il sera face au Malin.

L'esprit du Mal est intelligent. Il attire par des masques de vigilances. Pour combattre contre les tentations qu'il nous présente, Jésus nous invite à discerner, veiller et prier. Il nous invite aussi à vivre des temps de jeûne, de prière et d'aumône. L'Église prévoit des temps particulier à ce sujet : tous les vendredis, le mercredi de Cendres ainsi que le temps du Carême.

Le péché peut entraîner chez nous diverses réactions qu'il faut analyser ou (au besoin) demander un accompagnement spirituel. Ces réactions, dans bien des cas,
peuvent occasionner des symptômes similaires à ceux que provoque un deuil. Devant le péché, nous pouvons :
- être choqués, déçus, humiliés ;
- être dépressifs ;
- êre angoissés ;
- rationaliser (affirmer qu'il n'y a pas de péché ou que ce sont toujours les mêmes)
- être agressifs (mettre la faute sur les autres, les diminuer)
- être marchandeur (régler soi-même et revenir après)

L'avenir du pardon est dans l'abandon, dans l'accueil de l'amour du Dieu vivant. Pour y parvenir, je dois prendre conscience de ma faiblesse, ouvrir un espace pour me libérer. Dieu ne force pas ma libération, il me la propose. Il veut que nous allions à Lui. Il veut que nous perdions ce vernis sur le coeur qui empêche de faire un coeur à coeur avec le Père, le Fils et l'Esprit-Saint.

Il est vrai qu'à notre époque le sacrement du pardon n'est pas très populaire. Serait-il possible que le tout soit dû à un oubli de voir en ce sacrement une célébration à divers niveaux. Oui, le sacrement du pardon est une célébration, une libération. Par Jésus, nous sommes libérés du poids du péché. Le sacrement du pardon (de la réconciliation) est le sacrement de :
1- la fête dans le coeur de Dieu (i.e. Père miséricordieux)
2- la fête dans le coeur de celui qui le reçoit et qui désire ce pardon
3- la fête dans le coeur du Fils qui nous mène au Père
4- la fête de me laisser montrer mon péché, me laisser nommer comme fils ou fille guéri par le Père.
5- la fête du coeur percé de Jésus. Je me laisse regarder et porter en m'abandonnant dans l'amour du Christ.
6- la fête de se reconnaître pécheur devant Dieu et de recevoir en toute gratuité le pardon de Dieu et de la communauté ecclésiale par le pasteur.
7- la fête du pardon à soi-même
8- la fête du pardon aux autres.
9- la fête de la réparation (je rebâtis l'Amour)

Comme le dit la parabole de l'enfant prodigue (aussi appelé du Père aimant), lorsqu'un enfant revient le Père laisse tout et festoie. Le Père ne veut que nous combler de son Amour et de ses grâces. Y sommes-nous prêts ?



Fermeture de la Station CHOI-FM de Québec 

Il est évident qu'à Québec cette nouvelle fait beaucoup jaser.. CHOI-FM devra fermer ses portes. Vous pouvez trouver sur ce site de Matinternet  les propos d'animateurs de CHOI-FM, tels que rapportés mardi par le CRTC dans sa décision sur la fermeture de la station. Jusqu'où peut-on permettre la liberté d'expression ?
- «Je suis fini», soutient Jeff Fillion...
- CHOI FM lance un SOS à Guy Bertrand dans l'espoir de d'éviter la fermeture
- Le Devoir en parle aussi

Et vous, qu'en pensez-vous ?



Un intermède dans la session 

Michel, un confrère stagiaire de Montréal, m'a fait part de cet article fort intéressant de cyberpresse portant sur le thème :" Les classifications des films américains de plus en plus laxistes"



2004-07-14

Jour de désert 

JOUR 11


Dans le silence de son coeur, il est possible de rencontrer Dieu. Pour cela, il faut accepter de vivre un temps de désert, un temps de solitude où seule la Source divine a sa place. Aujourd'hui, j'ai pu me désaltérer à cette source d'eau vive en lisant l'évangile complet de saint Jean et en m'accordant des temps de prière et d'adoration. Il est bon de s'accorder des temps de coeur à coeur avec le Seigneur. Une seule directive nous avait été donné : rencontrer le Père. Il fallait aussi se rappeler que Dieu a dit à Jésus "Tu es mon Fils bien-aimé". Cette parole, le père la redit à chacun d'entre nous. A nous de l'acceuillir et en vivre.

Durant un temps de désert, on peut demander à Dieu d'unifier notre coeur afin que ce dernier puisse crier son Nom. Au désert, nous pouvons devenir heureux, pauvre ou en attente. Cela nous amène à découvrir les zones non encore explorées. Dans ce lieu de silence, nous avons besoin de force, d'une capacité à nous dépasser et d'espérance. Cela nous amène à mettre de côté toute distraction et à se laisser aimer. Dieu devient notre centre d'attention. C'est pourquoi Jésus se donnait des temps de retraite avant les moments importants de sa vie. Cependant, c'est aussi un lieu d'épreuves. C'est  là d'ailleurs que Jésus repoussera les tentations du Malin.  En ce lieu, nous  sommes appelés à aller puiser aux profondeurs de notre être.  C'est l'étape difficile à franchir.  Nous sommes portés à reculer. Mais, c'est alors qu'il faut dépasser toute contrainte, faire acte de foi. Il nous faut passer de la tête au coeur, de l'intellect à l'âme. Je dois y voir mes désirs et mes capacités. Je dois y rencontrer Dieu. Les secrets du Seigneur rencontrent les miens.

En faisant ce temps de désert, il m'a été donné de mieux saisir combien - pour moi - il est essentiel de passer par le Fils pour rencontrer le Père sous la mouvance de l'Esprit. Certains passages de l'évangile ont retenu mon attention : le Bon Berger, le triple reniement de Pierre en relation avec la triple affirmation de son amour pour Jésus et un passage qui m'a marqué depuis mon entrée au Séminaire de Montréal, la prière de Jésus ou appelée prière sacerdotale (Jn 17). Et vous,  quel passage des Écritures ouvre les portes de votre coeur ?

En ce jour, prenez le temps de considérer la grâce.



2004-07-13

Vivre avec le Père sous la mouvance de l'Esprit et la lumière du Fils 

JOUR 10-c



Il est important de nous rappeler que nous sommes tous fils et fille d'un même Père, celui de Jésus. Cela doit se faire dans un esprit de vérité et d'authenticité. "Est-ce que, dans ma vie de tous les jours, je me perçois comme fils du Père ?", voilà la question que je dois me poser aujourd'hui.

Comment peut-on le savoir, me direz-vous ? Il faut d'abord connaître Dieu et en avoir fait l'expérience. Il faut l'avoir fait sous la mouvance de l'Esprit et selon l'enseignement du Fils. Notre dieu est un Dieu personnel. Il faut chercher l'équilibre : il n'est pas le papa-gâteau ni le père ultra sévère. Il est un père d'amour miséricordieux.  Il agit et invite. Il m'invite à voir si l'expérience que j'en fais -tout comme celle que ma communauté en fait -est bien celle de l'Esprit du Dieu vivant.

En regardant qui est le Père, il ne faut pas oublier ce détail important :
a- Les mots font souvent référence à notre expérience humaine (ils peuvent m'aider ou me nuire) à saisir ce qu'est la réalité à laquelle elle se réfère. Ils peuvent aller chercher une expérience positive ou de répulsion. Par exemple, quel nom donnerais-je à Jésus ? Seigneur, Frère, Maître, Prophète, Fils ou autre ? Dieu notre Père est, rappelons-le, le Père de Jésus-Christ et non la somme de tous les meilleurs pères et/ou de leurs meilleures qualités. Ce Père, Jésus nous dit qui il est. A cause de nos expériences personnelles avec notre père terrestre, nous pourrions avoir des zones d'accueil et/ou  de recul à son égard. Il faut  prendre conscience que Dieu est une personne en soi. Il dépasse notre expérience humaine. Ainsi, ma relation avec mon père colore celle que j'ai avec le Père éternel. Le beau en lui me rendra admiratif alors que mes blessures feront des blocages sur la vision dont j'en ai. Ce Père, Jésus nous le rend nôtre par affiliation.

Les prêtres sont souvent présentés comme les pères spirituels de leur paroissiens. Comment peut-on affirmer cela ?  Ils sont pères :
- en se préoccupant de la croissance de leurs fidèles, sans voir à leur popularité personnelle.
- quand une personne devient unique à ses yeux.
- en accueillant celui qui revient (i.e. Parabole de l'enfant prodigue).
- en refusant de faire l'autre à son image (copie conforme de lui-même).
- en ne conduisant pas l'autre à soi mais à Dieu (le seul vrai Père).
- en exerçant la patience.

Quand Jésus nous présente son Père, c'est tout cela. Dans notre vie, nous avons surement rencontré des prêtres comme ceux-là. Oui, Jésus par l'Esprit-Saint, peut me mener au Père. Suis-je prêt, à mon tour, à me laisser guider par l'Esprit-Saint vers le Père avec tout ce que cela implique ?Suis-je prêt à m'abandonner à Lui ? A faire sa volonté et non seulement la mienne ?

Ce sont des questions importantes qu'on ne peut éviter. Je vous invite donc à prier pour vos pasteurs (prêtres et évêques) et tous les futurs prêtres afin que le Seigneur nous apprennent à devenir des meilleurs pères, des meilleurs pasteurs selon son coeur. Ce soir, nous avons eu la chance de rencontrer (quelques instants) Mgr Marc Ouellet, archevêque de Québec. Ce fut une belle rencontre, j'en rend grâce à Dieu.



Vivre avec le Fils dans l'Esprit-Saint 

JOUR 10-b


Nul ne peut faire ce voyage intérieur s'il n'accepte la présence de L'Esprit-Saint. Le Christ lui-même n'a t-il pas d'abord reçu l'Esprit ? La vie dans l'Esprit est un domaine fort important pour tout chrétien. Souvent, on en parle peu. On a de la difficulté à saisir qui il est. Commençons par une réflexion.

Avez-vous déjà vu des événements où l'Esprit-Saint avait eu une influence ? Dans votre vie, quelle est la place de l'Esprit ? Est-ce que vous vous référez souvent à lui ? Avez-vous eu une évolution dans votre relation avec l'Esprit ? Si oui, comment ? Ou encore si vous aviez à compléter ces phrases, que diriez-vous ? L'Esprit-saint est, dans ma vie, celui qui... L'Esprit-Saint est, dans la vie de Jésus, celui qui... (j'y reveindrai personnellement plus loin).

Par l'Esprit-Saint, notre Dieu est un Dieu des surprises. On ne sait d'où il vient, d'où il va. Ce que l'on sait, c'est qu'il agit. Il illumine et il peut même nous surprendre, nous amener sur des avenues inconnues. Le tout, Il le fait dans l'Amour du Père et du Fils. Voici quelques directions sur lesquelles il peut nous amener.
- un amour agapè
- un dépassement
- prendre partie des pauvres
- la tendresse
- la chasteté, selon notre condition de vie.
- faire la lumière et la vérité et ainsi pénétrer un mystère
- avoir de la force dans un épreuve
- être confirmé dans une mission
- prier davantage
- multiplier les charismes
- discerner par son Esprit

L'action de l'Esprit est dans l'ordinaire. L'Esprit est là. Il ne manque plus qu'à Lui ouvrir grande les portes et il agira en nous et par nous. Le problème demeure. Voulons-nous vraiment Lui ouvrir les portes de notre fort intérieur pour qu'il nous purifie, nous éclaire, nous guide voire nous guérir. Tout ce qu'Il veut, c'est notre permission de faire demeure en nous. Une prière peut nous y aider.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie
du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain, hôte très doux de
nos âmes, adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos; dans la fièvre, la
fraîcheur; dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu'à
l'intime le cœur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine, il n'est rien en aucun
homme, rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui set souillé, baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est
froid, rend droit ce qui est faussé.

À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient,
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu, donne le salut final,
dans la joie éternelle.

Amen.


Pour moi, l'Esprit-Saint est une personne divine très importante bien que je l'ai rencontré tard dans mon cheminement. Il a animé en moi cette passion de Dieu. C'est par lui que je me suis converti. Il a aussi mis sur mon chemin des gens qui ont fait de moi qui je suis (parents, amis, prêtres). Il m'aide jour après jour, à être à l'écoute de Dieu. Son Amour n'a pas de prix à mes yeux. Il ne me demande qu'une chose : m'ouvrir de plus en plus à Lui.

Durant mes périples dans diverses paroisses (pré-stage), j'ai beaucoup apprécié visiter des paroisses dites charismatiques. Par exemple, la communauté Companions of the Cross ainsi que la communauté St-Jean de St-Jérôme. Ces communautés nouvelles -dites de l'Esprit- semblent avoir beaucoup à nous montrer. Elles savent rejoindre petits et grands et nombreuses sont les familles qui sont présentes là où elles font leur célébration eucharistique. Il ne faut pas oublier que Jésus débuta sa mission sous le feu de l'Esprit et cela marqua totalement sa vie publique, sa Passion et marqua l'Église depuis que ce dernier nous le remis le jour de la Pentecôte. Il ne faut donc pas avoir peur de ses effets mais surtout rendre grâce à Dieu pour les dons qu'il nous offre en toute gratuité.