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2004-03-08

Intention de prière 

Derrière la paroisse La Visitation de Montréal, un homme d'une cinquantaine d'années est retrouvé mort après avoir tenté de sauver son enfant qui se noyait. Un bon samaritain a pu sauver l'enfant mais le père est décédé. Ce cas nous reporté par Benoit, stagiaire à cette paroisse de l'unité pastorale La Visitation, Saints-Martyrs-Canadiens et Saint-Antoine-Marie-Claret dans le nord de l'île. Portons cet homme et la famille éprouvée dans notre prière.



2004-03-06

Conférence du 17 février 2005 

Pour répondre à la mission: une Église où
la foi et le rassemblement dominical
Réalisent la fraternité.
17 février 2005


Ce soir, vous inaugurez une série de rencontres, faites de conférences, de réflexions et d'une célébration du pardon, qui vont accompagner votre marche vers Pâques et au-delà! J'aime bien présenter le carême comme une marche. Je ne suis pas le seul, encore moins le premier à le faire. La liturgie y a pensé avant moi! A preuve, la prière d'ouverture de la messe du 1er dimanche de carême:

Cette marche comporte des arrêts, des oasis pour y refaire nos forces, nous désaltérer, nous nourrir afin de mieux repartir! Je nous souhaite que cette première soirée soit aussi rafraîchissante qu'un arrêt dans un oasis, à l'ombre des palmiers dattiers!

Comment la foi et le rassemblement dominical peuvent-ils être la source de la fraternité chrétienne? Ou comment la fraternité chrétienne peut-elle surgir de la foi et du rassemblement dominical dont le cœur est la célébration eucharistique?

L'Église naissante et la fraternité

J'aimerais rappeler que dans les débuts de l'Église, l'une des caractéristiques des premières communautés chrétiennes était cette fraternité. L'évangéliste Luc, l'auteur du 3e évangile et des Actes des Apôtres, nous décrit ainsi la vie de ces premières communautés:

Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. (…..) Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis (…..) Unanimes, ils se rendaient chaque jour au Temple (…). (Actes, 2, 4 ss)

La communion fraternelle semble bien être l'une des caractéristiques de la communauté naissante. Certes cette communauté fraternelle restera fragile: querelle entre les veuves juives et grecques, vives tensions entre les juifs convertis et les païens devenus croyants. Mais l'idéal de fraternité restera toujours présent et on s'emploiera à colmater toutes les brèches qui pouvaient l'affaiblir! Ce n'est pas pour rien, qu'à la vue des païens, la communauté des disciples du Christ se fera remarquer comme le rassemblement de ceux et des celles qui s'aiment! Tous se rappelleront le "Voyez comme ils s'aiment" ! qui, au cœur de la société païenne, semblait caractériser les chrétiens! D'ailleurs, et cela peut vous paraître nouveau, l'Église, dès ses débuts, a été présentée comme l'adelphotès, c'est-à-dire comme la fraternité, en chair et en os! Si l'Église est peuple de Dieu le Père, Corps du Christ et temple de l'Esprit Saint, elle est aussi et tout autant la FRATERNITÉ! Cette fraternité apparaîtra tellement importante, je dirais incontournable, que lorsqu'elle semblera faiblir ou même disparaître, elle deviendra l'une des caractéristiques premières de la vie religieuse, de la vie consacrée! D'ailleurs n'y a-t-il pas à Montréal une nouvelle communauté monastique qui porte le beau nom de Fraternité?

Dans les deux rencontres précédentes entre les trois paroisses qui forment votre unité pastorale, rencontres d'information et de consultation, plusieurs remarques concernaient la qualité de votre vie fraternelle: il y a du passif et de l'actif. Serait-ce une manière de dire que la fraternité est d'abord un don, puis une mission. La fraternité dont nous devons être les TÉMOINS, dont nos diverses communautés doivent témoigner pour que notre Église soit vivante, est un don de Dieu, un don qui devient une mission? Je crois que oui!

L'annonce du Royaume et la fraternité

L'annonce de la bonne nouvelle de Jésus culmine dans la proclamation de la présence du Règne, du Royaume de Dieu au cœur du monde: " Convertissez-vous, croyez à la Bonne et Belle Nouvelle, le Règne de Dieu est arrivé jusqu'à vous". Cette présence du Royaume marque l'irruption dans le monde d'une nouvelle manière d'être, de vivre, de se situer les uns par rapport aux autres: la fraternité! Se voir avec des yeux de frères et de sœurs, exige une conversion du cœur, un tel retournement de nos manières naturelles de nous comporter, que seul Dieu peut en être l'artisan. Pour être plus précis, je dirais dont seul l'Esprit Saint peut nous rendre capables.

La foi, le mystère de Dieu et la fraternité.

Qu'est-ce à dire?

La foi n'est pas d'abord l'adhésion intellectuelle à des vérités abstraites, à des dogmes nécessaires pour éviter les dérives, mais d'abord à des personnes. Car la foi spécifiquement chrétienne, est la foi trinitaire. C'est la foi telle qu'elle est proclamée dans la profession baptismale (que nous allons confesser lors de la veillée pascale); c'est au nom des trois personnes divines que nous sommes baptisés. Tout cela signifie bien que la foi nous fait entrer dans une communauté vivante, une communauté de trois personnes, une communion. Cette entrée dans la communion trinitaire nous fait participants des relations d'amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est de cette communion à la même famille trinitaire que naît la fraternité chrétienne! Vous ne m'en voudrez pas de rappeler, puisqu'il sera question plus tard du rassemblement dominical et de l'eucharistie, que la messe est encadrée par deux signes de croix qui nous plongent en plein mystère de Dieu, en plein mystère trinitaire. Nous sommes rassemblés au nom de la trinité et nous sommes bénis au nom de la trinité.

De cette communion au même mystère de Dieu naît la communion fraternelle entre nous. Oui, vraiment, la fraternité n'est pas d'abord une réponse humaine à nos besoins humains d'être ensemble, d'être solidaires, de vivre des relations humaines qui vont vous libérer de nos isolements (ce qui, remarquez bien, ne serait pas secondaire!): la fraternité chrétienne naît de notre communion au même Dieu. Les relations d'amour qui fondent le mystère trinitaire font naître ces relations fraternelles qui caractérisent la manière d'être ensemble des disciples! Je dirais que la fraternité chrétienne est comme la face humaine des relations d'amour, des relations divines qui sont le cœur du mystère du Dieu des chrétiens! Et tout cela est vécu dans la foi! Croire en Dieu est déjà toute une aventure mais comprendre que cette foi m'entraîne dans une manière nouvelle de vivre mes rapports avec les autres, en particulier, mais non uniquement, avec les personnes qui partagent la même foi que moi, on aura jamais fini de s'en surprendre et de trouver cela exigeant. L'apôtre Jean l'aura bien compris lui qui osera affirmer: Celui qui dit aimer Dieu qu'il ne voit pas et ne pas aimer son frère, sa sœur qui est à côté de lui, est un menteur! La foi me fait entrer dans un réseau de relations amoureuses, fraternelles qui font qu'il devient impossible de séparer Dieu des frères et des sœurs qui se rassemblent en son nom pour confesser la même foi et célébrer la même eucharistie!

La fraternité chrétienne a pour soubassement notre foi en Dieu. Mais cette fraternité chrétienne ne nie pas les différences et elle n'est pas naïve au point de gommer les éventuels conflits comme si tout le monde était beau et gentil!! Ici encore notre foi en Dieu Père-Fils-Esprit va nous amener à respecter tout ce qui vient colorer, agrémenter la fraternité chrétienne. Plus facile à dire qu'à faire! A Lachine, je suis le rassembleur de trois communautés chrétiennes, comme ici où trois communautés doivent apprendre à vivre ensemble, à se regarder avec des yeux différents, à ne pas s'enfermer dans des ghettos idéologiques, sociologiques, ethniques, culturels, et autres! Lorsque j'étais curé à Saint-Laurent, dans l'unique paroisse de St-Hippolyte, je devais essayer de tenir ensemble des chrétiens provenant du Québec profond, de plusieurs pays du Moyen-orient, surtout du Liban, et de certains pays d'Amérique latine dont le Salvador! Quel beau défi! Le mur de la haine qui opposait, au temps de l'apôtre Paul, les juifs et les païens ne risque-t-il pas de prendre des formes nouvelles tant il est vrai que la fraternité qui doit régner entre nous reste fragile, précaire, jamais totalement vécue mais toujours autant souhaitée!

Il ne faut pas se faire d'illusion! Cette fraternité que le Seigneur nous demande de vivre entre nous est l'un des fruits de notre consécration baptismale, au niveau des relations entre nous et aussi avec les autres. Cette fraternité doit s'étendre au-delà des frontières de la communauté chrétienne; elle devient ainsi, aux yeux de celles et ceux qui sont au dehors, un signe de cette nouveauté de vie que crée en nous l'Esprit Saint; elle devient interpellation, questionnement, invitation à partir à la découverte de la source d'où elle jaillit!

L'eucharistie au cœur de la fraternité

Au cœur d'une société où le "chacun pour soi" devient une norme, où chacun cultive son petit espace intérieur, la fraternité risque fort de déranger. Vous en êtes aussi conscients que moi et beaucoup de remarques faites lors de vos échanges antérieurs vont dans ce sens! Aussi la communauté des disciples de Jésus est-elle invitée à se rassembler autour de celui qui rend la fraternité possible et réalisable. Le rassemblement dominical au cours duquel la communauté célèbre la Pâque du Seigneur est comme ce puits de Jacob où elle vient se désaltérer pour mieux repartir et vivre!

L'eucharistie est source de la fraternité chrétienne mais aussi sa manifestation la plus haute! Méditons un peu plus là-dessus. Célébrer l'eucharistie, c'est, comme le dira l'apôtre Paul (toujours lui!), communier au même Corps et boire à la même coupe! Comme nous communions ainsi au même Seigneur, nous formons un seul corps: de là jaillit le témoignage de la fraternité donnée, vécue et partagée.

L'eucharistie est comme le ciment d'amour qui nous tient ensemble malgré tout ce qui pourrait déchirer cette fraternité! Et les raisons pour ce faire ne manquent pas!

Dans cette année consacrée à l'Eucharistie, il est bien évident que toutes les communautés chrétiennes se sentent interpellées quant à la qualité de leurs rassemblements dominicaux et quant à la fraternité que l'on y vit! Le Pape Jean-Paul y revient constamment. Non pas seulement sur l'importance vitale de l'eucharistie pour la vie personnelle des croyants mais aussi quant au témoignage et à la vitalité communautaire.

Des propos interpellant de notre évêque et de l'évêque de Rome

Nous sommes tellement individualistes, que nous oublions souvent que l'eucharistie a été remise entre les mains de toute la communauté et non pas seulement des seuls prêtres. Elle est l'affaire de tous et de toutes: " res nostra agitur! Cela nous regarde, c'est notre affaire!" Sur la qualité de nos rassemblements dominicaux, notre évêque Jean-Claude a tenu des propos interpellant dans sa récente lettre pastorale " J'ai désiré d'un grand désir ", du 9 janvier 2005. Notre évêque va très loin. Écoutons-le!

"Jésus n'était pas seul à table le soir de la Cène. Il avait tenu à ce que ses apôtres soient avec lui. "J'ai désiré …. manger cette Pâque avec vous." L'Eucharistie est une action communautaire. Elle vise au rassemblement de tous les disciples autour du Seigneur ressuscité qui préside et que le prêtre représente."

Et notre évêque de rappeler que peu importe la manière dont se réalise ce rassemblement, manières qui ont varié à travers l'histoire, c'est toujours le même idéal qu'on a essayé de réaliser:

" veiller à ce que les disciples qui se rassemblent le dimanche pour l'eucharistie n'aient qu' "un seul cœur et une seule âme " au sein d'une même assemblée et, quand c'est possible, au sein d'une même communauté."

Voilà l'horizon pastoral que nous présente notre évêque et je dois dire, avec courage et détermination.

" Un seul coeur et une seule âme! L'idéal est élevé et difficile à atteindre. Il nous sera plus facile de nous en approcher si nous nous appliquons à célébrer dans la joie, dans la ferveur et dans la beauté."

La voie est tracée; à nous de l'emprunter ensemble, communautairement. Le rassemblement dominical est souvent un point de décrochage et d'accrochage et pour plusieurs raisons! Une conversion est nécessaire, qui ne sera pas facile! Mais je suis convaincu que nous pouvons y arriver. Car le défi est sérieux et si nous refusons de le regarder en face, de nous donner les moyens de le relever, il est fort à craindre que beaucoup continueront à déserter nos célébrations eucharistiques!

Écoutons le pape Jean-Paul dans son exhortation apostolique Le jour du Seigneur du 31 mai 1998:

" Il importe ,,,,,,,,,, de prendre pleinement conscience de ce que la communion avec le Christ est profondément liée à la communion fraternelle. Le rassemblement eucharistique dominical est un événement fraternel, que la célébration doit bien mettre en évidence ….. Le service d'accueil et le ton de la prière, attentive à tous les besoins de la communauté, contribuent à cela. L'échange du signe de la paix, ……… est un geste particulièrement fort, que les fidèles sont invités à faire comme expression du consensus donné par le peuple de Dieu à tout ce qui est accompli dans la célébration, et de l'engagement à l'amour mutuel que l'on prend en participant au pain unique …."

S'engager à aimer !

Le pape parle ici d'un engagement que nous prenons, celui de nous aimer en vérité comme des frères et des sœurs! L'évangéliste Jean le dira à sa manière à lui quand il parlera, dans la célébration de la paques juive, le jeudi avant la passion, du lavement des pieds. Le teste de vérité de nos célébrations eucharistiques, c'est l'amour fraternel qui s'en dégage, l'engagement dans le service des autres qui sont aussi sacrements du Christ!

Le rassemblement dominical eucharistique, sacrement de la foi (Il est grand le mystère de la foi) nous pousse ainsi à quitter le sanctuaire pour nous engager dans les tâches qui nous attendent au cœur de nos vies quotidiennes. Ainsi les chrétiens deviennent de plus en plus témoins et évangélisateurs. Combien parmi nous pourraient dire, à la suite d'une célébration eucharistique digne de ce nom, oui combien parmi nous pourraient dire comme les trois apôtres sur le Thabor: "comme il est bon que nous soyons ici!" Ou combien pourraient dire à l'exemple des disciples d'Emmaüs " notre cœur n'était-il pas brûlant " quand avec des frères et des sœurs nous étions rassemblés pour célébrer la Pâque du Seigneur.

Brûler d'aller vers les autres pour leur révéler la source; brûler du désir de rencontrer de nouveau celui qui est la source! Dans notre monde, notre vocation c'est d'être témoins du Royaume de Dieu en croissance, en germe. Témoins et bâtisseur de la civilisation de l'amour, de la fraternité! La mission de notre Église sera entravée si nous n'arrivons pas à donner ce témoignage de la vie fraternelle!

Pierre
Fraternité
19.02.05



2004-03-04

Intentions de prières 

(depuis le 04 juin 2004) Si vous avez des intentions de prières à me transmettre,inscrivez-les ci-bas, à la place désignée pour les commentaires. Soyez assurés que je prierai pour vous et/ou, selon le cas, je transmettrai votre intention à un prêtre de notre Unité pastorale.

Chacun(e) d'entre vous, pouvez aussi prier pour l'une et/ou l'autre intention ci-bas mentionnée.

Que le Seigneur vous de ses grâces et de sa Paix !